Maurice : le Parti Travailliste demande à l'ONU d'intervenir pour protéger la liberté de la presse

L'ONU a été saisie des difficultés rencontrée par la presse mauricienne
La liberté de la presse, est-elle menacée dans l’île sœur ? Plusieurs affaires mettant en cause directement ou indirectement l’exécutif ont été mis au jour par les rédacteurs des différents médias ces derniers mois. Ces dossiers sensibles ont tendu les relations entre certains membres du gouvernement et les journalistes. Les rédacteurs sont la cible de campagnes de haine sur les réseaux sociaux.

Suite à l’intervention de techniciens Indiens sur le câble Internet, l’ancien directeur général des télécom de l’île Maurice, Sherry Singh a évoqué une tentative d’espionnage présumée des réseaux sociaux.

Le 30 juin 2022, il démissionnait avant de participer à une émission radio dans laquelle il expliquait : "C’est l’affaire de trop. Celle-là est contre l’intérêt des citoyens, du pays et de certains pays amis…", écrivait RFI, le 3 juillet 2022.

Les représailles du pouvoir ?

Suite à ces révélations, une enquête a été ouverte, cependant les premières personnes à devoir répondre aux convocations des inspecteurs furent les patrons de Radio Plus et Défimédia.
Avec le temps, cette enquête sur un éventuel espionnage des réseaux sociaux ne fait plus la une, en revanche, les "haters" s’en donnent à cœur joie sur les pages Facebook des journalistes.
Menaces de mort, insultes et apologie du parti au pouvoir inondent la toile. La pression est devenue insoutenable.


Cette semaine, le directeur de Top FM a déposé une plainte. A sa sortie du poste de police, Kris Kaunhyr a expliqué : "J’ai signalé aux policiers d’enquêter sur une « Hit-list » de cibles qui circule sur les réseaux sociaux. Ils ont affirmé que c’est Fake. Si c’est le cas, c’est une plaisanterie de très mauvais goût. Au-delà des noms, les personnes menacées ont une famille, des enfants et nous sommes inquiets", écrit Défimédia.


L’ONU a été alertée


Ce n’est pas la première fois que des tensions se font jour entre la presse et le gouvernement de l’île Maurice, mais celles-ci sont si vives que le Parti Travailliste a décidé d’alerter le haut-commissaire des droits humains de l’Organisation des Nations Unies, Volker Türk.


Dans ce courrier, Arvin Boolell et Osman Mahomed, deux députés, soulignent que désormais les journalistes mauriciens comme les opposants vivent dans un climat hostile. Ils doivent prendre des précautions : "craignant d’être arrêtés ", écrit L’Express de Maurice qui conclut, "Face aux pratiques « anti-démocratiques (...) et le climat de terreur qui s'est installé dans le pays », le PTr dit souhaiter attirer l'attention internationale. Le parti demande l'intervention du bureau du haut-commissaire onusien des droits de l'homme entre autres instances appropriées dans l'intérêt du peuple mauricien."