"Le changement climatique a débuté !", explique au journal Le Mauricien Eric Mangar, ingénieur agronome de l'île sœur. Une pluviométrie déficitaire suivie de flash floods (crue subite) et des chaleurs excessives ont raison des cultures. Les agriculteurs doivent stocker l'eau, mais aussi modifier leurs exploitations. Les productions de salades, brèdes, piments, betteraves ou cotonmili deviennent aléatoires. Elles sont directement impactées par ces différences climatiques. "Par ailleurs, des hivers plus rigoureux menacent la production de céréales comme le blé, le riz ou le maïs", poursuit le spécialiste.
Il relève deux aberrations. Aujourd'hui, l'île Maurice importe du maïs d'Argentine et du blé d'Europe pour nourrir les poulets et produire de la farine. Ces cultures sont localement impossibles. Outre les risques climatiques, elles ne sont plus rentables. Pourtant, ces importations ont un coût environnemental incalculable.
Le retour du jardin potager
Imperceptiblement, l'océan monte. Les plages se réduisent, mais surtout, la salinité des terres change : "200 planteurs des villages de Grand-Sable, Petit-Sable, de Bambous-Vérieux et de Rivière-des-Créoles doivent abandonner la culture de l'oignon". Il milite également en faveur d'investissements qui permettront de stocker la production des fruits et légumes pays, mais aussi pour la valorisation et la transformation de ces produits frais (conserve, congélation).
Enfin, il souligne que les agriculteurs et le ministère étudient déjà les futures plantes à cultiver. Elles devront être adaptées, au stress climatique, et résistantes aux maladies. Il invite également les Mauriciens à se lancer dans le jardinage. Avec la hausse des prix chez les primeurs, avoir ses fruits et légumes va devenir indispensable.