Maurice : manifestation de rastas devant le Parlement pour le droit à l'usage du cannabis lors des offices religieux

Les rastas de l'île Maurice manifestent devant le parlement en musique
La communauté rastafari de l’île Maurice revendique la liberté de consommer du cannabis lors des célébrations religieuses. Le culte rasta est reconnu dans l’île sœur, mais la consommation de "zamal" prohibée. Ils ont entamé, mercredi après-midi, une grève de la faim, devant l’Assemblée nationale, pour obtenir gain de cause.

Fin octobre 2022, l’association socio-culturelle Zenfan Zion, sollicite une entrevue avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour demander l’autorisation de consommer du cannabis lors des célébrations rastafari, écrit L’Express de Maurice. Fumer du "zamal" permettait aux fidèles une élévation de la conscience pour se rapprocher de la prophétie de la vie, appelé "livity".
 
Dans ce courrier, les pratiquants distinguent leur culte, de la consommation récréative visée par la justice et les forces de l’ordre.
 
Faute de retour, concernant l’entrevue demandée par les membres du collectif Lavwa Rasta au Premier ministre, les adeptes manifestent pacifiquement devant la grille de l’Assemblée, depuis mercredi après-midi. Ils risquent d’être évacués, manu militari par les forces de l’ordre, soulignent Défimédia. Manifester devant l’assemblée étant interdit ! Mercredi, à la nuit tombée, les manifestants étaient installés sur le trottoir, face aux grilles de l’Assemblée.
 

Depuis mercredi après-midi, des membres de la communauté rasta de l'île Maurice devant le Parlement

Le soutien de Linion Pep Morisien


Les dreadlocks, la barbe, les tenues amples, les bonnets rastas et les couleurs jaunes, rouges, vertes, sont éloignés des standards de la réussite sociale, même à l’île Maurice. 

C’est donc dans une relative indifférence que les fidèles de cette religion, officiellement reconnue dans l’île sœur, se battent pour exister. Les manifestants soulèvent un paradoxe. "Un mariage rasta est reconnu par l’état, mais une pratique religieuse," explique Wendy Ambroise au journal Le Mauricien.

C’est d’autant plus surprenant qu’historiquement, l’usage spirituel, religieux et sacré du cannabis remonte à la nuit des temps. Des écrits en Inde, au Népal, chez les Scythes prouvent son utilisation 2 000 ans avant JC.

La ganja était utilisée dans les temples dédiés à Shiva. Ce sont les hippies, dans les années 70 qui ont popularisé cette consommation.

En Afrique, comme à La Réunion, le "zamal" est considéré comme une plante médicinale. Elle aurait des vertus thérapeutiques contre le tétanos, la rage, le delirium tremens, le choléra, etc. (Aucune de ces affirmations n'est médicalement corroborée.)

Les manifestants sont restés devant les grilles de l'assemblée toute la nuit