Une demande officielle a été déposée sur le bureau du Premier ministre, par l’association socioculturelle Zenfan Zion, pour permettre aux rastas de l’île sœur de consommer du cannabis lors des cérémonies religieuses, nous apprend Radio One.
Une lettre qui fait débat dans un pays dévasté par la drogue.
Historiquement à l’île Maurice, la consommation et le trafic de stupéfiants étaient passibles de la peine de mort jusqu’en 1995. L’abolition de cette loi avait provoqué de vives tensions entre les pour et les contres.
27 ans plus tard, la drogue demeure un véritable fléau. Une avancée est à noter. Désormais, les personnes accrocs sont pris en charge. La méthadone est accessible dans des centres de soins.
Kaya est mort en 1999
Cette démarche de la communauté rasta de l’île Maurice ne va pas faire l’unanimité. 23 ans après la mort de Kaya en prison, pour avoir fumé un joint de cannabis sur scène, cette "autorisation" serait le symbole d’un changement de paradigme sur le sujet au plus haut niveau de l’état.
Toutes les études sociologiques démontrent que la prohibition produit, toujours, les effets inverses à ceux recherchés.
De 1920 à 1933 le commerce de l’alcool était interdit aux Etats-Unis. Le crime organisé s’est engouffré dans la brèche pour permettre aux citoyens de transgresser la législation.
Ce courrier de la communauté Rastafari invite Pravind Jugnauth à se prononcer sur ce sujet politiquement délicat. Quel que soit son choix, le Premier ministre mécontentera une partie de l’opinion publique.
Une rencontre avec les membres de l’association Zenfan Zion est prévue, le mercredi 2 novembre 2022, nous apprend L’Express de Maurice.