Maurice : la misère et l'alcool comme toile de fond au viol de la fillette cité Anoska

Le viol d'une enfant de trois ans, dimanche, à l'île Maurice met en lumière la misère dans laquelle vivent de nombreuses familles de l'île soeur. Pourtant, ce n'est pas la première tragédie de la sorte. A chaque fois, il est question d'urgence, de protection de l'enfance. Puis le temps passe.
L'île Maurice est sous le choc. Une fillette de 3 ans a été violée, dimanche, cité Anoska. Un suspect de 36 ans a été interpellé et inculpé. Face aux inspecteurs, il a nié être l'auteur de ce crime abject. Des analyses ADN sont en cours, elles permettront aux enquêteurs d'en savoir plus dans les prochaines heures. Il est urgent d'attendre avant de se prononcer sur la culpabilité du suspect. En 2015, dans un dossier très semblable, le violeur présumé avait été innocenté par l'analyse ADN.
 

Une case, un taudis


Ce drame s'est déroulé sur fond d'alcool et de misère sociale. Les photos de l'intérieur du "taudis" publiées par Le Mauricen, où la tragédie s'est déroulée, sont l'illustration de la pauvreté qui touche une partie invisible des Mauriciens. 
Cette cité est connue ! Enfin, elle est là. Il en est question uniquement quand une tragédie s'y déroule. Les habitants des lieux, qui sont interrogés depuis deux jours, disparaîtront avec l'émoi médiatique. Un député est venu, une autre a souligné l'urgence à trouver des solutions. 
 

Des affaires similaires en 2005 et 2015


Ce n'est pourtant pas la première affaire qui touche des enfants de ce quartier déshérité. Le 3 juillet 2005, une enfant, âgée de 2 ans et demi, est retrouvée morte. Son corps a été jeté dans l'océan, le médecin légiste a découvert les traces d'une agression sexuelle. Deux jeunes voisins, âgés de 19 et 14 ans sont reconnus coupables et condamnés à 40 et 26 ans de réclusion criminelle précise L'Express de Maurice.
​​​​En avril 2015, la victime est une fillette de 4 ans. Elle a été violée avant d'être sauvagement assassinée. Son corps avait été retrouvé à moins de deux kilomètres de la cité Anoska. Un homme de 27 ans est incarcéré et attend d'être jugé. 
 

Le temps efface les prises de conscience 


Dans ces deux affaires, il était question de milieux défavorisés, de protection de l'enfance. Aujourd'hui, 15 ans et 5 ans plus tard, les mêmes pensifs ressurgissent. À Maurice comme ailleurs, l'information ne dure que le temps de la prochaine actualité. 
Les jours et les semaines passent, la chape de plomb retombe. Les bidonvilles demeurent. Un verre, une bouteille de rhum seront les désinhibiteurs pour qu'un autre faits divers face la une, dans un futur proche.