Les eaux du bord de mer de l'île Maurice, sont-elles polluées ? La question est sur toutes les lèvres suite à la découverte, ce week-end, d'un tapis d'algues vertes sur le sable blanc de la plage de Mont-Choisy, dans le Nord-Nord-Ouest de l'île sœur. Ce lieu très réputé a brusquement perdu de son charme depuis l'apparition du goémon.
L'Express de Maurice a interrogé Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, sur les raisons d'une telle prolifération : "Comme sur terre, les algues ont besoin de conditions favorables pour croître. Elles se nourrissent de nutriments tels que le nitrate, le phosphate et le potassium. Mais lorsque ces nutriments sont présents en excès dans l’eau de mer, cela entraîne une floraison d’algues."
Le golf et WMA expliquent être hors de cause
Instantanément, le regard s'est tourné vers le golf voisin, puis vers la société chargée les eaux usées de la localité. La Wastewater Management Authority (WMA) a souligné que les unités de traitement des eaux usées de la ville ne rejetaient pas le résultat des eaux traitées dans l'océan. Celles-ci sont utilisées pour irriguer le parcours de golf.
De son côté, la direction du club a rappelé qu'elle s'est engagée depuis 2017 à ne pas utiliser le moindre engrais chimique : "Nous employons des fertilisants foliaires, qui sont absorbés par les feuilles, ce qui permet de minimiser l’impact sur le sol. Tous les fertilisants sont appliqués conformément aux recommandations des experts et aux réglementations environnementales".
En attendant, les résultats des études, seules les questions subsistent.
Un phénomène similaire à Belle Mare
Fin juillet, des algues vertes, très semblables, se sont soudainement installées sur le sable blanc de la plage de Bellemare. Le journaliste du Mauricien, écrit : "Sur la plage déserte de Belle Mare, du goémon à perte de vue s’étendant sur plus de 500 mètres. Le contraste est pour le moins impressionnant entre le sable fin et l’épaisse couche d’algues asséchées et d’algues vertes."
Les riverains exaspérés confient : "Il n’y a rien dans le lagon. Ces algues vertes, qui peuvent faire plusieurs mètres de longueur, sont comme des nattes de rasta. Rien ne survit. Les oursins, les poissons, tout est étouffé, c’est désolant !".
Ces algues, ressemblent beaucoup à celles qui ont envahi la côte bretonne depuis les années 70. Ce phénomène, largement étudié, s'appelle l'eutrophisation. Il est directement lié à l'activité humaine, mais des pistes existent pour lutter contre ce dérèglement écologique, écrit planet-vie.fr.