Ce dossier, révélé en début de week-end dans l'île sœur, a provoqué une vague d'indignation et de colère dans l'opinion publique.
Comment, un thérapeute, enseignant, spécialisé dans l'aide aux enfants handicapés a-t-il pu agresser et abuser sexuellement de ses élèves ?
L'orthophoniste, âgé de 24 ans, qui travaillait essentiellement avec des enfants malentendants, a profité de leur handicap pour se livrer à des attouchements et à des viols.
Au cours des reconstitutions, les victimes (garçons et filles), toutes mineures ont décrit des agissements identiques. Leur bourreau les emmenait dans une pièce. Une fois seul avec elles, il se livrait à des actes abjects qu'il filmait.
C'est une enseignante qui a lancé l'alerte, écrit Défimédia.
Des parents sous le choc
Les pères et mères des enfants sont restés interdits de longues minutes en recevant l'appel de la direction de l'établissement spécialisé. Les parents ont tenté de comprendre et ont interrogé les petites victimes. En langue des signes, elles ont confirmé l'horreur.
Interrogées par les inspecteurs, les mamans ont expliqué un fait troublant. Il y a quinze jours, les victimes ont demandé de se rendre à l'école avec une seconde tenue pour pouvoir se changer. Toutes ont cru qu'il s'agissait d'une lubie.
Finalement, elles ont découvert la terrible raison de ce souhait !
L'une, d'elles, a souligné que sa fille ne voulait plus aller en classe. Surprenant ! Avant, tous étaient ravis de cette école de Beau-Bassin et faisaient totalement confiance à l'équipe pédagogique.
Les policiers ont saisi le téléphone portable et l'ordinateur du suspect, nous apprend Le Mauricien.
Des écoles spécialisées privées
Suite à la mise au jour de cette triste affaire, L'Express de Maurice s'est intéressé à la prise en charge des enfants victimes de handicap dans l'île sœur.
En résumé, les familles sont un peu livrées à elles-mêmes. Une aide financière est allouée par le gouvernement, mais elle ne permet pas de répondre au coût élevé d'une scolarité dans un établissement spécialisé.
Ces écoles doivent faire appel à des orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, kinés et parfois des médecins. Pour un public si fragile, le nombre d'élèves par classe est limité. Enseigner la langue des signes à des sourds et muets, les phonèmes aux enfants déficients auditifs, le braille aux aveugles, les rudiments de la vie en société et la communication aux marmailles atteints d'autisme demandent des connaissances très spécialisées qui au final ont un coût élevé pour les parents.