Cette plainte de l'activiste Ivann Bibi, contre deux ministres et le speaker du parlement, pour avoir assisté aux obsèques de Raj Dayal, ancien commissaire de police et homme politique de l'île Maurice le 20 décembre 2021, met en exergue les limites des mesures sanitaires. Si certaines sont compréhensibles, d'autres deviennent difficiles à respecter.
À Maurice comme dans d'autres pays, toutes les consignes, censées juguler la pandémie de Covid, sont assorties de sanctions en cas de non-respect. Toutes ces amendes et ces peines invitent les citoyens à revoir la liste de ses libertés et de ses contraintes. Certaines infractions coûtent très cher et peuvent aboutir à un placement en détention.
L'une des mesures les plus contestée concerne la jauge limitant la présence à 50 personnes pour les obsèques. Cette restriction concerne les mariages et les obsèques, comme nous l'écrivions le 25 juin 2021.
L'indépendance de la police et des juges mise à l'épreuve
Le plaignant appuie sa requête judiciaire sur les images des obsèques de Raj Dayal, précise Le Mauricien. Fort logiquement, la famille, les amis, les anciens collègues du patron de la police mauricienne et ses partisans politique voulaient assister à son dernier voyage. La jauge de 50 personnes était largement dépassée.
La justice doit se prononcer sur la validité de cette saisine. Les deux ministres et le speaker du parlement, via leurs avocats, ne manqueront pas de faire valoir leur bonne fois. Ils n'étaient pas chargés de faire respecter les consignes sanitaires. Reste qu'ils sont les représentants officiels du gouvernement et donc sont partie prenante des restrictions en vigueur.
Ce dossier, clairement politique, démontre aussi les limites de contraintes virtuelles. La réalité, parfois, s'impose à tout le monde, quelle que soit sa volonté.