Mediator : les victimes attendent l’ouverture du procès ce lundi

Le procès du Médiator s’ouvrira ce lundi 23 septembre à Paris, mais pourrait être reporté. Le médicament antidiabétique, utilisé comme coupe-faim, est susceptible d’avoir fait près de 4 000 victimes dont 2 000 décès. Les victimes attendent un procès exemplaire.
Le procès débutera ce lundi 23 septembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. Cependant, il pourrait être reporté, les laboratoires Servier ayant transmis deux questions prioritaires de constitutionnalité aux juges.  

La première remet en question la période d’instruction. Pour les laboratoires, les faits reprochés ne pourraient s’étendre que sur une durée très courte, à peine 2 ans, soit 2008 et 2009. La seconde concerne l’accusation de prise illégale d’intérêts liée à l’Agence du médicament de l’époque.
 

Procès hors norme pour scandale sanitaire

Les faits reprochés aux laboratoires Servier remontent aux années 1970. On estime à plus à plusieurs milliers le nombre de victimes, dont 2 000 décès. Plus de 4 000 parties civiles feront face, avec leurs 450 avocats, à la quarantaine de prévenus dans ce procès hors norme.

Des prévenus poursuivis pour " tromperie aggravée ", " escroquerie ", " prise illégale d’intérêt " et " homicides et blessures involontaires ". Un procès qui doit durer plus de 6 mois et dont les victimes attendent des réponses.

Le tribunal de grande instance de Paris a déployé des moyens exceptionnels pour l’occasion, l’ensemble des informations sera ainsi consultable via une plateforme à savoir les auditions ou encore les pièces de procédure pour permettre aux avocats d’interagir en temps réel.
 

Des victimes réunionnaises

Dix ans après les premières révélations de ce scandale national, les victimes espèrent être entendues et que l’industriel soit condamné, en hommage aux disparus. A La Réunion, elles sont près d’une cinquantaine regroupées au sein d’un collectif depuis 7 ans. Me Alain Antoine sera leur représentant lors de ce procès du Mediator, qui comporte des enjeux étatiques selon lui.
 

" L’agence du médicament dépendante de l’Etat a quand même laissé sur le marché un produit qu’elle savait dangereux, donc les plus hautes instances de l’Etat sont concernées ", rappelle-t-il.


L’autre enjeu pour l’avocat, c’est le nombre important de victimes. Certaines ont pris le médicament pendant plusieurs années et en subissent encore les conséquences, des pathologies cardiaques en générale, comme Muriel.

Témoignages recueillis par Céline Latchimy et Laurent Josse l’ont rencontré.
©Reunion la 1ère