Mediator : les victimes réunionnaises suivent le procès à distance

Le procès du Mediator s'ouvre ce lundi 23 septembre à Paris.
Le procès du Mediator s'est ouvert ce lundi 23 septembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. 43 Réunionnaises se sont constituées parties civiles. Depuis La Réunion, les victimes vont suivre le procès et espèrent "la condamnation des laboratoires Servier". 
C'est un procès qui revêt une dimension exceptionnelle, tant par sa durée que par le nombre de victimes et parties civiles. Le procès du Mediator s’est ouvert ce lundi 23 septembre, devant le tribunal correctionnel de Paris, près de dix ans après le retrait du médicament des laboratoires Servier. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l'origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts.
 

43 victimes réunionnaises

Parmi les 2 684 victimes qui se sont constituées parties civiles figurent 43 Réunionnaises. Elles attendent ce procès depuis des années et vont le suivre malgré la distance. "Je vais suivre comme tout le monde, par les informations et par ce que notre avocat nous dit. Nous n’avons pas les moyens d’aller en France", explique Berthe.

Regardez le témoignage de Berthe sur Réunion La 1ère : 

"Ils ont tué des gens"

Le procès du Médiator se tient aujourd’hui grâce au combat mené par Irène Frachon. Cette pneumologue s'est battue pendant douze ans pour que justice soit rendue. Comme d’autres victimes du Mediator, Berthe attend : "qu’ils soient punis comme tout le monde. Ils ont tué des gens". "Aujourd’hui, je n’ai plus de vie", lâche-t-elle. Comme de nombreuses autres femmes, Berthe a pris du Mediator pendant des années pour maigrir.
 

Le collectif "Mediator Réunion"

En 2011, les Réunionnais ont découvert les visages des victimes qui se regroupent en un collectif "Mediator Réunion" porté par Chantal Ethèves. En première ligne dans les médias, cette habitante de La Possession décide de rompre le silence. A l’époque, elle déclare : "nous ne sommes pas des moutons. Il faut dénoncer le laboratoire Servier qui vendait des médicaments qu’il savait dangereux".

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
©reunion
 

L’identification des victimes

L’avocat Alain Antoine se saisit de cette affaire et reçoit des témoignages de victimes des quatre coins de l’île et de l’Océan Indien. "Le laboratoire n’est animé que par un seul but : pas de soigner les gens, mais de faire du profit", affirme-t-il.

En 2012, Me Alain Antoine demande à ce que des expertises soient effectuées à La Réunion. Le processus d’identification des victimes du Mediator est lancé. Les langues se délient. En 2016 et 2017, les membres du collectif "Mediator Réunion" font entendre leur voix. Sept ans après, tous espèrent obtenir réparation avec la condamnation des laboratoires Servier.