Migrants sri-lankais : ils témoignent pour la première fois

Les 62 migrants sri-lankais ont pu s’exprimer sur les raisons et les conditions de leur voyage en mer jusqu’à La Réunion. L’instabilité politique de leur pays les aurait poussés à partir. Ils veulent désormais faire une demande d’asile.
 
Ils ont passé leur deuxième nuit à La Réunion. Les 62 sri-lankais interceptés vendredi 14 décembre au large de Saint-Philippe attendent d’en savoir plus sur le sort qui leur sera réservé. Les hommes sont hébergés dans deux hôtels dionysiens tandis que les femmes et enfants se trouvent en zone d’attente à l’aéroport de Gillot.
 
Une équipe de Réunion la 1ère a pu rencontrer 3 de ces 62 migrants, des hommes de 25 à 35 ans. L’un d’entre eux parle anglais et a ainsi pu en dire un peu plus sur les conditions de voyage qu’ils ont subi, ainsi que les raisons qui les ont poussés à quitter leur pays.
 

Ils ont fui l’instabilité politique


Chrétiens, bouddhistes ou hindouistes, les 62 sri-lankais viendraient d’un même village situé à proximité de Colombo, la capitale du Sri-Lanka. Lors de leur entrevue, ils ont ainsi expliqué avoir fui l’instabilité politique de leur pays.

Selon eux, la vie y est en effet compliquée à cause, notamment, des politiques menées par le gouvernement. De plus, sans donner davantage d’explications pour le moment, ils se disent également victimes de discriminations.

Témoignage recueilli par Mélodie Nourry et Géraldine Blandin.
©Reunion la 1ère
 

22 jours en mer


De leurs conditions de voyage, les 3 hommes ont dit avoir rencontré des difficultés. D’une part le mauvais temps et d’autre part l’eau et la nourriture semblent avoir posé problème. Ils n'ont en revanche pas dit comment s'était organisée cette traversée et combien elle avait coûtée.

Le voyage, de 22 jours, a été effectué d’un seul tenant disent-ils. Partis à 62, ils sont tous arrivés sains et saufs, mais sans document administratif.
 
 

Officiellement placés en zone d’attente


Les 62 migrants sri-lankais ont été pris en charge à leur arrivée à La Réunion. Après une évaluation sanitaire et administrative, ils ont été emmenés dans deux hôtels de Saint-Denis, pour les hommes, et en zone d’attente à l’aéroport de Gillot, pour les femmes et les enfants.

Placés officiellement en "zone d’attente", jusqu’à mardi semble-t-il, ils disent cependant ne pas avoir eu affaire à des traducteurs ni à des avocats, ce que contestent les autorités.
 
 

Un contact difficile


Déjà hier, samedi 15 décembre, Jean Fauconnet, le président de la Ligue des Droits de l’Homme, expliquait qu’une douzaine de personnes, dont lui, avaient tenté d’entrer en contact avec ces migrants, mais en vain.

Me Ali Mihidoiri, lui-même empêché de poursuivre une discussion avec l’un d’entre eux, posait également la question du respect des droits et procédures applicables dans ce genre de situation.

Pour l’heure, difficile de savoir quelle issue prendra cette situation. Ces 62 migrants sri-lankis seront-ils reconduits dans leur pays mardi ? Ceux rencontrés ce dimanche 16 décembre au matin disent en tout cas vouloir déposer une demande d’asile.