Des natifs de plus en plus mobiles mais qui ne tiennent pas à s’installer ailleurs
L’Insee établit à 79% la proportion de natifs de La Réunion sur l’île en 2019. Une part qui diminue légèrement depuis dix ans. Ces natifs de La Réunion sont par ailleurs moins nombreux que les autres ultramarins à s’installer durablement ailleurs, pour des études ou y trouver un emploi. Seulement 2 natifs sur 10 ont déjà vécu plus de six mois en dehors de La Réunion. Par ailleurs, ils ne sont que 4 sur 10 parmi les 18-34 ans à déclarer qu’ils accepteraient de quitter l’île pour un emploi dans l’Hexagone ou ailleurs. C’est moins que chez les jeunes natifs des autres départements et régions ultramarines.
Néanmoins, ils sont de plus en plus nombreux à “sauter la mer” sur de courtes durées, pour des vacances ou un stage. Alors que 26% des natifs de La Réunion n’avaient jamais quitté l’île en 2010, ils ne sont plus que 15% en 2020.
Fécondité et maternités précoces élevées
A La Réunion, on relève une fécondité à 2,5 enfants par femme. Un chiffre bien plus élevé que dans l’Hexagone où il oscille entre 1,7 et 2 enfants par femme, mais qui reste stable depuis 1990.
L’Insee observe que cette fécondité élevée est notamment le fait de mère non diplômées : 79% des femmes non diplômées nées en 1986 et 1995 ont été mères à 25 ans, contre seulement 17% des femmes diplômées du supérieur. Des femmes non diplômées qui sont aussi plus nombreuses à avoir au moins trois enfants.
Le niveau élevé de fécondité s’explique aussi par un grand nombre de maternités précoces : 13% des natives de La Réunion, de la génération 1990-1999, ont été mères avant leurs 20 ans. En dix ans, cette part a baissé mais reste deux fois plus élevée qu’en métropole ou qu’aux Antilles. A noter que ces naissances précoces constituent aussi un obstacle à l’emploi.
Moins de difficultés d’insertion chez les jeunes
Bonne nouvelle, l’insertion professionnelle et sociale des jeunes adultes s’est améliorée entre 2010 et 2020 : 38% des 18-24 ans en 2020 n’étaient ni en emploi ni en études, c’est 9 points de moins qu’en 2010. L’Insee note qu’ils sont moins en proie à des difficultés financières. Leur situation s’améliorant, ils sont aussi moins nombreux à recevoir une aide financière régulière de leur entourage : 22% des jeunes de 18 à 24 ans en 2020, contre 35% en 2010.
Les personnes âgées en meilleure santé mais toujours isolées
L’état de santé des seniors s’améliore à La Réunion : seuls 35% des 55 ans et plus ont des limitations d’activité (soit –16% en dix ans).
Mais le tableau n'est pas que rose : seuls 15 % bénéficient de l’aide d’un professionnel. Pour les autres, c’est l’entourage qui intervient en cas de besoin : 28 % des Réunionnais de 55 ans ou plus bénéficient d’une aide non financière de la part de leurs proches en 2020 (36% en 2010). La cohabitation intergénérationnelle est elle aussi moins fréquente : en 2020, seuls 25 % des 55 ans ou plus vivent avec au moins un autre adulte que leur conjoint, contre 39 % en 2010.
L'importance du créole
Les natifs de La Réunion sont une grande majorité (90%) à considérer que la langue créole est importante pour l’identité du département. Cette proportion gagne même 4 points par rapport en 2010. Le créole est d’ailleurs compris et parlé facilement par la quasi-totalité des natifs de l’île. Ils sont par ailleurs de plus en plus à estimer que le créole réunionnais devrait être enseigné à l’école.
Côté religion, pour terminer, l’Insee souligne que les Réunionnais restent très croyants : 81% déclarent avoir une religion, c’est juste un peu moins qu’en 2010 (86%). Les plus citées ? La religion chrétienne, l’hindouisme, et l’islam. Fait particulier à La Réunion : 11% des croyants déclarent même avoir plusieurs religions.