Musique : Antoine et Florence veulent redonner vie aux vinyles dans l’Océan Indien

Depuis septembre 2019, Antoine et Florence ont lancé leur atelier de pressage de disques vinyles
Neurologue pour l’un. Docteur en biologie moléculaire pour l’autre. Point commun : une passion pour la musique. Antoine et Florence ont lancé la seule société de production de disques vinyles de l’Océan Indien. Une affaire qui tourne.
 
La musique, ils l’apprécient au quotidien pour y être tombés dedans depuis longtemps. A défaut de chaudron magique, Florence et Antoine ont installé leur drôle de cuisine dans une des zones industrielles de Saint-Pierre, dans le sud de La Réunion.    

Des cuves d’eau froide. Des compresseurs. Une presse hydraulique. Des machines de découpes. Des tuyaux qui serpentent dans leur atelier. L’antre dégage une atmosphère singulière à mi-chemin entre l’usine et la tanière d’alchimistes en quête de pierre philosophale.
 
L'atelier de Florence et d'Antoine dégage une atmosphère singulière, à mi-chemin entre une usine dernier cri et l'antre d'alchimistes en quête de pierre philosophale.
La recherche c’est le domaine de Florence Poey. Docteur en biologie moléculaire, la Bretonne a jeté son dévolu sur les plantes, leurs bienfaits et leurs potentialités tous azimuts. Mais l’amour est passé par là. La maman d’Oscar (10 ans) et d’Ulysse (8 ans) ne pouvait pas laisser son mari Antoine Gradel venir seul à La Réunion. Neurologue, originaire de la Haute-Savoie, a obtenu un poste au Centre Hospitalier Universitaire. Une opportunité professionnelle à laquelle il ne pouvait pas résister.
 

De la biologie moléculaire aux disques vinyles…


Florence se met en disposition de son poste de chercheur et envisage une reconversion. De fil en aiguille, l’idée fait son chemin. En Septembre 2019 pendaison de crémaillère, runrunrecords.com est lancé.

La seule société de pressage de vinyles de l’Océan Indien fonctionne de manière artisanale. Des billes de Polychlorure de Vinyle sont introduites dans un appareil. En quelques secondes elles sont amalgamées pour donner une pâte. Le pain de PVC, noir ou coloré selon l’inspiration du moment et des souhaits des artistes, est introduit sous une presse hydraulique.
 
Une pression de plus de 100 tonnes à 180° de température et le tour est joué : l'amas de PVC se transforme en disque prêt à l'emploi avec ses macarons et son microsillon.
Une pression de plus de 100 tonnes à 180° de température et le tour est joué. Une galette avec son macaron est obtenue, avec, gravée sur son microsillon, de la musique transférée grâce à des moules de nickel préalablement réalisés et installés sur les machines. Reste à découper le surplus de matière qui sera recyclée et le disque est prêt à délivrer ses mélodies sur une platine. A l’ancienne. Pour le bonheur des mélomanes et autres passionnés.
 

La nouvelle vague des vinyles


En moins d’un an, l’atelier a déjà produit 2500 disques. Des artistes de La réunion pour l’essentiel et quelques-uns d’Afrique du Sud. Il faut dire que les sociétés de pressage de vinyles ne sont plus très nombreuses dans le monde. La vague des années 70/80 s’est tarie. Depuis une dizaine d’années le secteur enregistre un regain d’activités. Pour le moment, l’hémisphère sud ne compte que quatre professionnels installés en Thaïlande, en Australie, au Brésil et … à l’île de La Réunion.
En moins d'un an, Antoine et Florence ont déjà pressé plus de 2500 disques pour des artistes Réunionnais et Sud-Africains. Des galettes noires, classiques, ou plus fantaisistes, au gré de l'inspiration des artistes.
Une petite fierté pour Antoine et Florence qui aspirent à permettre aux artistes de recréer du lien avec leur public. Histoire de se retrouver dans les bacs avec une offre diversifiée au-delà des seules plateformes numériques des grands distributeurs musicaux.