Ils étaient près d'une centaine de cyclistes amateurs ce samedi matin à prendre le départ du Nicolas Werner Challenge (NWC) à l'Etang-Salé. Un événement sportif qui a lieu dans plusieurs villes du monde entier, pour sensibiliser la population aux pathologies liées au papillomavirus, notamment le cancer du col de l'utérus et autres cancers dits "HPV" (papillomavirus humains).
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La course, longue de 60km, est partie de l'Etang-Salé pour rejoindre l'Hermitage, puis retourner à l'Etang-Salé. C'est la deuxième fois que La Réunion prend part au Nicolas Werner Challenge, organisé par le CHU de La Réunion.
Un événement international
L'an dernier, une quarantaine de cyclistes y avait participé, contre plus du double cette année, ce qui fait de La Réunion le deuxième site français en termes de nombre de coureurs. L'événement a lieu simultanément dans plusieurs villes du monde.
Le challenge est né à l'initiative du mari d'une patiente décédée d'un cancer du col de l'utérus, Nicolas Werner. Avant de mourir, cette patiente avait souhaité que son mari, cycliste, sensibilise le maximum de monde aux pathologies liées au papillomavirus, d'où le Nicolas Werner Challenge.
"Tous les fonds de cette course seront reversés à l'institut Gustave Roussy pour soutenir la recherche contre le cancer", souligne Tran Phuong Lien, gynécologue obstétricienne au CHU Sud Réunion.
Une forte prévalence du cancer du col de l'utérus à La Réunion
Si cette prévention est importante à La Réunion, c'est aussi que sur l'île, le cancer du col de l'utérus est très présent. "On est très concernés dans le service de gynécologie par les cancers induits par ce virus, comme le cancer du col de l'utérus qui est bien plus prévalent à La Réunion qu'en métropole. C'est aussi pour ça qu'on se mobilise", explique Maryline Renaut, cadre de santé au sein du service de gynécologie du CHU Sud Réunion.
La vaccination fortement recommandée dès la 5ème
Le challenge NWC intervient à point nommé puisque le ministère de la Santé vient de généraliser la vaccination contre le papillomavirus chez tous les élèves de 5ème, qui pourront se faire vacciner gratuitement. Ce vaccin permet de prévenir la grande majorité des formes de papillomavirus. Le deuxième moyen de prévention reste, chez les femmes, le dépistage par frottis.
"On voudrait que le maximum de gens aient entendu parler de ce vaccin et qu'ils vaccinent leurs enfants dès la rentrée"
Tran Phuong Lien, Gynécologue obstétricienne, CHU Sud Réunion
Des cancers HPV difficiles à dépister
Néanmoins, le papillomavirus ne concerne pas que les femmes : il provoque aussi des cancers de l'anus, du pénis, du vagin, de la gorge, très difficiles à dépister. "C'est pour ça qu'il est important de se faire vacciner", achève Tran Phuong Lien. Le papillomavirus, pour rappel, se transmet généralement par rapport sexuel, mais aussi par simple contact physique. En France, il est responsable de 6 400 nouveaux cas de cancer chaque année.
Des cyclistes solidaires pour la bonne cause
Afin de porter ces informations primordiales au plus grand nombre, les 80 cyclistes du challenge se sont élancés, encadrés par l'Union cycliste tamponnaise. Pas de vainqueur ni de chronomètre aujourd'hui, mais juste une bonne ambiance et une volonté de lutter contre la maladie.
"Au quotidien, on promeut la circulation à vélo, mais on a été sollicités aujourd'hui pour encadrer la sortie d'aujourd'hui avec des bénévoles. Lorsqu'il faut contribuer à la bonne cause de la lutte contre le cancer on le fait"
Uldriss Arnassalom, président de l’Union Cycliste tamponnaise