Nomination de Gabriel Attal : que pensent les élus réunionnais du nouveau Premier ministre ?

Suite à la démission d’Elisabeth Borne hier, Gabriel Attal a été nommé Premier ministre ce mardi 9 janvier 2024. A 34 ans, il devient le plus jeune chef du gouvernement. Les élus locaux réagissent. 

Les réactions des parlementaires réunionnais sur Réunion La 1ère : 

"L'éducation mère des batailles", souligne Cyrille Melchior

Cyrille Melchior, président du Conseil départemental, salue la nomination de Gabriel Attal. “J’adresse mes sincères et chaleureuses félicitations au nouveau chef du gouvernement”, écrit-il dans un communiqué publié ce mardi après-midi. Cette nomination est, dit-il, une "reconnaissance d'un engagement sans faille pour la République et ses valeurs". 

Le président du Conseil départemental met par ailleurs l’accent sur l'importance de l'éducation.  

L’éducation devra d’ailleurs demeurer la mère des batailles pour une société plus inclusive, plus solidaire et promouvant les compétences, ainsi que le savoir-faire français. D’autres chantiers majeurs attendent le gouvernement, et sur lesquels les Réunionnais seront particulièrement attentifs, notamment l’insertion et l’emploi, la prise en charge du vieillissement et de la dépendance, la souveraineté alimentaire ou encore le développement économique et la préservation du pouvoir d’achat de nos concitoyens.

Cyrille Melchior, président du Département 

Attendu sur ses promesses autour de l'éducation

Cyrille Melchior n'est pas le seul à attendre Gabriel Attal au tournant sur l'éducation. L’ancien ministre de l’Education nationale doit tenir ses promesses, notamment en ce qui concerne la création de postes de professeurs dans le secondaire signifie la sénatrice Audrey Bélim.

“Le 21 décembre dernier, Gabriel Attal avait annoncé qu’un tiers des créations de postes de professeurs dans les collèges et lycées serait dédié en 2024 aux académies des Outre-mer et notamment à La Réunion”, rappelle la sénatrice dans un communiqué.

Nous espérons à Matignon le même intérêt pour les Outre-mer et La Réunion. Nos territoires ont besoin que l’adaptation aux Outre-mer devienne réellement un réflexe pour toutes les politiques publiques.

Audrey Bélim, sénatrice

“Il n’y a rien à attendre” pour le député Ratenon 

Pour Jean-Hugues Ratenon, député de la 5ème circonscription de La Réunion, “c’est kif kif bourricot. Ce sera toujours la même politique”. Dans un communiqué, il fait part de son désagrément. 

Ce nouveau Premier Ministre a soutenu et voté tous les textes de l’ancien gouvernement.  Gabriel Attal n'est pas vraiment un nouveau mais bien un macroniste da la première heure et il est comptable de tout le bilan de Macron. C’est une vertèbre de la colonne vertébrale de la politique de la macronie. Il n’y a rien à attendre. Ce sera toujours de toute façon Macron qui va dicter la conduite au nouveau Premier Ministre qui ne sera qu’un porte parole.

Jean-Hugues Ratenon, député 

Jean-Hugues Ratenon insiste sur le fait qu’il  “est nécessaire que le Premier Ministre indique à la Représentation Nationale sa feuille de route et qu’il se soumette à un vote de confiance. Si pas de vote, mon groupe déposera une motion de censure”, conclut-il. 

"Je ne suis pas là pour regarder le jeune homme brillant, je suis là pour regarder ce qu'il peut regarder à la société réunionnaise" 

Jean-Hugues Ratenon, député de la 5ème circonscription

Le député de la 5ème circonscription était l'invité du plateau de Réunion La 1ère : 

Perceval Gaillard : "C'est le président qui devrait démissionner" 

Ce vote de confiance était également réclamé par le député de la 7ème circonscription Perceval Gaillard, avant même la nomination de Gabriel Attal. 

"Normalement c'est le président qui devrait démissionner, dit-il, mais on sait que ça ne va pas arriver". Dans ce cas, juge-t-il, "dans le cadre de la 5ème République, le seul moyen de redonner la parole au peuple, c'est de refaire des élections législatives pour essayer de trouver une majorité. S'il n'y a pas de majorité dans le pays, il faut en tirer les conclusions et trouver des majorités de projet ou des majorités de gouvernement". 

Pour Frédéric Maillot et Karine Lebon, pas vraiment de différence 

Frédéric Maillot et Karine Lebon, tous les deux députés Nupes, respectivement de la 6ème et de la 2ème circonscription, estiment tous les deux que la nomination de l'ancien ministre de l'Education à la tête du gouvernement ne va rien changer. 

"Si nou quitte une ministre que nena le record de 49.3 sur un lapse de temps très court, et nou remplace par Gabriel Attal, c'est quoi la méthode ?" s'interroge Frédéric Maillot, qui souhaite pouvoir faire son rôle de député et "voter et amener la représentation nationale", à l'inverse de ce qui s'est passé sur la réforme des retraites. 

Attal peu sensibilisé aux difficultés des Français, selon Karine Lebon

Karine Lebon elle, assène : "Si c'est Gabriel Attal, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. J'ai vraiment peur qu'on change simplement le casting mais pas le scénario". 

"Il a cette intelligence politique, en revanche il est peu sensible et peu sensibilisé aux préoccupations des Réunionnais. Il ne se rend pas compte des difficultés liées au pouvoir d'achat ou au logement que traversent les Français. Il ne faut pas oublier qu'il est là pour mettre en oeuvre la politique d'Emmanuel Macron". 

Karine Lebon, députée de la 2ème circonscription

La députée Nathalie Bassire "craint que ça ne change pas vraiment"

Nathalie Bassire, députée de la 3ème circonscription, se pose les mêmes questions : "Mais est-ce qu'on va changer de façon de gouverner ?". Pour l'élue, "il n'y a pas assez de distance entre le président de la République et le gouvernement, qui a pour mission de mener et permettre des débats, permettre aux parlementaires de prendre leur place parce que ce sont des relais de la population".

"Je crains que ça ne change pas vraiment, si on reste sur la même façon de faire. Que ce soit madame Borne ou monsieur Attal ou quelqu'un d'autre, ça ne sera pas très impactant pour nous, sauf si monsieur Attal dit que c'est avec l'Assemblée nationale qu'il a envie de travailler"

Nathalie Bassire, députée de la 3ème circonscription

"Un peu jeune mais d'une grande volonté" pour Stéphane Fouassin

Enfin, Stéphane Fouassin, sénateur de La Réunion, y voit quant à lui du positif, même si le nouveau Premier ministre est à ses yeux "un peu jeune". Mais en même temps, "d'une grande volonté, qui est venu à La Réunion et la connaît parfaitement", augurant "un avenir prometteur pour La Réunion". 

Yaël Braun-Pivet salue Borne et souhaite "bonne chance" à Attal 

La réaction de Yaël Braun-Pivet à la nomination de Gabriel Attal, sur Réunion La 1ère :

Actuellement en visite dans le département, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a glissé quelques mots quant à la nomination du nouveau Premier ministre, lui souhaitant "bonne chance et du bonheur dans l'exercice de cette mission", tout en mettant l'accent sur la bonne qualité des relations qu'elle a entretenues avec Elisabeth Borne, "une femme d'un courage admirable, d'une grande constance et d'une grande détermination". "Je la regretterai, parce que j'avais avec elle une relation de grande confiance, dit-elle, même si je ne doute pas qu'avec Gabriel (Attal, ndlr), il en sera de même, on se connaît bien depuis 2017". 

"Il faut mener cette fonction avec beaucoup de détermination, du bonheur, du courage, et un sens de l'écoute qu'on lui connaît, ce qui lui permettra de naviguer dans une Assemblée nationale complexe"

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale

Réactions de quelques Réunionnais à la nomination du nouveau Premier ministre, sur Réunion La 1ère :