Nomination du nouveau gouvernement : les réactions à La Réunion

Gabriel Attal, tout juste nommé Premier ministre, à Paris, le 9 janvier 2024.
Après le renouvellement jeudi soir d'une partie du gouvernement, avec désormais Gabriel Attal en Premier ministre, quelques élus réunionnais, ou représentants syndicaux, ont commenté les différentes nominations.

Rachida Dati au ministère de la Justice, Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l'Education, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques, Catherine Vautrin au ministère du Travail, Stéphane Séjourné au ministère de l'Europe et enfin Marie Lebec, ministre déléguée aux Relations avec le Parlement... Voilà les nouveautés de ce nouveau gouvernement mené par Gabriel Attal, en partie dévoilé jeudi soir. 

Parmi les élus réunionnais qui ont réagi à cette nouvelle composition, la députée Nupes de la 2ème circonscription Karine Lebon, qui pointe du doigt un "gouvernement à droite toute". "C'est la fin de l'illusion du "en même temps", la fin de l'Education nationale...", se désole-t-elle car, "une ministre qui est à la fois chargée de l'Education nationale, du Sport, en année olympique, c'est une catastrophe".

Dati à la Culture, "un coup médiatique" pour Karine Lebon 

Quant à la nomination de Rachida Dati, "c'est une surprise, un coup médiatique", souligne Karine Lebon, soulignant la mise en examen pour corruption passive de la nouvelle ministre de la Culture en 2021. 

"En 2017, Emmanuel Macron parlait d'exemplarité. Avec Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti on a vu qu'il s'était assis dessus. Mais là il nomme Rachida Dati, il la promeut. Je ne m'attendais à rien mais je suis quand même déçue".

Karine Lebon, députée de la 2ème circonscription

La FSU dans l'incompréhension devant la nomination d'Oudéa-Castéra au super-ministère Education/Sport

 La nomination d'Amélie Oudéa-Castéra à la tête du super ministère Education nationale/Sport ne froisse pas que Karine Lebon. Elle fait aussi grincer des dents dans le milieu de l'éducation. La secrétaire départementale de la FSU (Fédération syndicale unitaire) Marie-Hélène Dor se dit "complètement atterrée". "On s'attendait au moins à quelqu'un qui connaisse les dossiers, qui ait un peu travaillé sur les sujets ou soit prêt à s'en occuper. À la place on a quelqu'un qui de toute évidence ne pourra même pas exercer le ministère à plein temps", estime Marie-Hélène Dor. 

"Monsieur Attal a papillonné quelques mois au ministère de l'Education et maintenant il laisse la place à sa ministre déléguée aux Sports. Elle va beaucoup s'occuper des Jeux olympiques qui arrivent, mais on ne la voit pas bien se charger des dossiers extrêmement denses, lourds de l'Education nationale". 

Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU

Réaction Marie-Hélène Dor

Bassire surprise également 

Nathalie Bassire, députée les Républicains de la 3ème circonscription, peine quant à elle à comprendre le retour de Rachida Dati au sein du gouvernement. Cette dernière a pour rappel été exclue de son parti hier soir, dès sa nomination. "Je crois que nous avons tous été surpris, les Républicains les premiers. Je ne savais pas qu'elle avait ce penchant", commente-t-elle. 

"Droitisation assumée de la Macronie", selon Naillet 

Pour le député PS de la 1ère circonscription Philippe Naillet, ces nominations sont le synonyme d'une "droitisation assumée de la Macronie", avec "cinq ministères confiés à des personnalités de droite".

"Il est difficile de croire que ce nouveau gouvernement puisse mettre un terme à une politique libérale qui fracture la société française. (...) Il est illusoire d’espérer plus d’écoute au Parlement, plus de place pour les corps intermédiaires dans le dialogue social et moins de 49.3. Ce gouvernement continuera d’ignorer les urgences (...)." 

Philippe Naillet, député de la 1ère circonscription

Réaction Philippe Naillet

Les félicitations de Cyrille Melchior

Seul le président du Département, Cyrille Melchior, tient davantage à saluer ce nouveau gouvernement pas si nouveau, plutôt que d'en questionner la composition. Il adresse ainsi ses "sincères et chaleureuses félicitations aux Ministres nouvellement nommés ou reconduits dans leurs fonctions, tout particulièrement le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin". 

"Cette marque de confiance traduit une volonté de continuité dans les politiques dédiées aux Outre-mer dont le cap est notamment fixé autour des 72 mesures du Conseil interministériel des Outre-dont la mise en œuvre doit être poursuivie, consolidée et amplifiée. Le Département de La Réunion s’attachera à poursuivre le travail engagé avec ce « gouvernement d’action », avec l’ambition de servir au mieux l’intérêt de la population réunionnaise et le développement du territoire."

Cyrille Melchior, président du Département de La Réunion

Peu de changement 

Au final, peu de changements, puisque plusieurs ténors gardent leur poste : Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti, Sébastien Lecornu et Bruno Le Maire, toujours respectivement à l'Intérieur, à la Justice, aux Armées et à l'Economie... Marc Fesneau reste ministre de l'Agriculture, Christophe Béchu toujours ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Sylvie Retailleau à l'Enseignement supérieur et à la recherche.

Enfin, Aurore Bergé passe du ministère des Solidarités et des Familles à l'Egalité entre les femmes-hommes et la Lutte contre les discriminations, et Prisca Thévenot quitte le secrétariat d'Etat à la Jeunesse pour le ministère délégué au Renouveau démocratique et devient porte-parole du gouvernement.