NRL : la partie digue et les carrières inquiètent le CNPN

Le Conseil national de la protection de la nature estime que le chantier de la Nouvelle Route du Littoral n’est pas protecteur de l’environnement. La partie digue est la principale source d’inquiétude, ainsi que les carrières qui y sont liées.
 
Le Conseil national de la protection de la nature est sévère avec le chantier de la Nouvelle Route du Littoral. L’instance s’est auto-saisie en janvier 2018, suite à un premier avis technique donné en 2012, puis à un avis défavorable de juin 2013 à propos de dérogation à règles de protection strictes de la faune et la flore. Cinq ans après, c’est donc un nouvel avis qui est rendu par cette instance qui a un rôle d’expertise technique et scientifique.

Suite à deux réunions, d’environ deux heures, avec les services de la région et des échanges de documents, ce conseil estime que le chantier de la NRL n’est pas assez protecteur de l’environnement, il est aussi très dubitatif concernant la partie digue de ce chantier. Si le dossier de 25 pages contient des considérations parfois très techniques, le Conseil national de la protection de la nature dans sa synthèse est cependant très clair.
 

Avis final du Conseil national de la protection de la nature sur le projet de la NRL

 

La partie digue du chantier pointée du doigt


Il faut pour ce chantier de la NRL faire une demande de dérogation par rapport au bois de paille en queue, car la partie digue de la NRL risque de menacer cette espèce. C’est d’ailleurs principalement la partie digue du chantier qui inquiète le conseil d’un point de vue environnemental, ainsi que les carrières qui vont avec.

Le CNPN n’y va pas par quatre chemins, il demande un point précis sur les carrières. Il demande que l’administration se justifie sur ses avis et qu’on explique clairement comment l’exploitation de ces carrières est possible alors que le schéma des carrières n’est plus valide. Le ton est sec et direct sur cet aspect.
  

Pour le CNPN, l’Etat doit demander une nouvelle expertise


Enfin, toujours par rapport à la partie digue du chantier, le Conseil national de la protection de la nature demande à ce que l’Etat réclame une expertise à la Région ou au groupement sur cette option qui comporte, selon lui, des risques plus importants que l’option viaduc.

Une demande ferme mais surprenante car le choix entre tout viaduc ou viaduc et digue a bel et bien été fait par la Région, il y maintenant plusieurs années au moment de l’attribution du marché.
 

La Région Réunion s’interroge sur cet avis


Du côté de la Région, le constat étonne. Elle a ainsi souhaité apporter des précisions suite à la publication de ce rapport. La collectivité regrette " l’approche partielle " du dossier par le Conseil national de la protection de la nature lors de cette auto-saisine.

Pour la Région, les actions en faveur de la faune et de la flore, à hauteur de 80 millions d'euros d'investissements, « n'ont pas été prises en considération », tout comme les 150 mesures prises pour compenser l’impact environnemental.