Objectif Lune pour Guy Pignolet et son voilier spatial

Guy Pignolet présente le prototype de son voilier spatial, au Centre culturel spatial Rico Nourry à Pont Payet.
Un voilier solaire Made In Réunion, c’est le nouveau projet de Guy Pignolet. L’ingénieur réunionnais participe au Challenge Terre-Lune, qui consiste à envoyer un satellite à voile dans l’espace et à photographier la face cachée de la Lune. On vous explique.

Guy Pignolet, ingénieur réunionnais passionné par l’espace, s’est lancé un nouveau défi. Cette fois, il s’est fixé pour objectif d’atteindre la Lune et travaille à la fabrication d’un satellite solaire Made In Réunion.  

Un satellite déjà bien avancé, nommé "Payankeu", dont il nous a présenté le prototype au "Centre culturel Spatial" situé à Pont Payet dans la ferme de Rico Nourry. Une démonstration du déploiement du satellite est prévue les 18 et 19 juin prochains.  

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :    

Guy Pignolet, scientifique. Challenge terre-lune : après le letchi dans l'espace, voilier solaire péi

Challenge Terre-Lune

Célèbre, entre autres, pour avoir envoyé un letchi dans l’espace, Guy Pignolet vise donc la Lune. Avec le laboratoire Energy Lab de l’Université de La Réunion, il élabore un satellite à voile pour le Challenge Terre-Lune.  

Le projet a reçu le prix "Coup de cœur" du concours Innovation 2021, organisé par la Technopole de La Réunion et l’association Aéro Tech-Réunion. Guy Pignolet est allé jusqu’en Californie, aux Etats-Unis, dans le but de financer son projet lunaire.  

Guy Pignolet présente le prototype de son voilier spatial, au Centre culturel spatial Rico Nourry à Pont Payet.

     

Un voilier spatial capable de rallier la Lune

Le principe : naviguer dans l’espace à la manière de la navigation d’un voilier sur les mers et les océans.  

Comme il n’existe pas de résistance à l’avancement dans le vide interplanétaire, les satellites à voile peuvent naviguer partout dans le système solaire en tout temps grâce à la pression des photons de lumière, à la différence d’une fusée chimique dont les réservoirs sont vides au bout de quelques minutes de fonctionnement.  

Le règlement officiel du Challenge Terre-Lune prévoit une sphère de départ à 50 000 km du centre de la Terre et une arrivée marquée par l’envoi d’une photographie du centre de la face cachée de la Lune, pour bien prouver que le voilier a dépassé la distance de la Lune, soit près de 400 000 km de la Terre.  

Guy Pignolet présente le prototype de son voilier spatial, dans le cadre du Challenge Terre-Lune.

   

Une ingénierie complexe

Le voilier doit être lancé vers l’orbite de départ par une fusée classique. Pour que la voile se déploie et que le vaisseau puisse manœuvrer, le voilier devra disposer à bord de système de pilotage, de communication avec un centre de contrôle sur Terre, une gestion de l’énergie fournie par des panneaux solaires, et pour coordonner l’ensemble, un ordinateur embarqué.  

De 100 à 150 kg il y a 25 ans, les voiliers sont passés à seulement trois kg grâce à la miniaturisation. Ainsi, le projet Payankeu développé par Guy Pignolet n’excède pas les 3kg, sa voile mesure 50 m² et son noyau central fait 10 cm3.  

Guy Pignolet présente le prototype de son voilier spatial, dans le cadre du Challenge Terre-Lune.

Un Tour de France pour le centre de contrôle

Pour passer derrière la Lune, le voilier pourrait prendre un an et demi. Une période durant laquelle, les concepteurs réaliseraient un Tour de France, avec un chapiteau et une caravane qui passeraient de ville en ville, semaine après semaine, et proposeraient des conférences, des concerts, une exposition, un centre de contrôle et des rencontres professionnelles autour de l’événement.  

Autre possibilité, précise les concepteurs, faire simultanément cinq grandes représentations dans un capitales du monde, à la manière du Cirque du Soleil.