Océan Indien : le futur manque d’eau inquiète tous les pays de la zone

Des coupures d'eau sont inévitables dans les deux prochains mois à l'île Maurice où, comme chez-nous, un déficit pluviométrique est déjà prévu
Entre la fin de l’hiver austral et le début de la saison cyclonique, les îles de la zone Sud-Ouest de l’Océan Indien vont être confrontées à une période très sèche. Longtemps, le déficit hydrique était compensé par la saison des pluies, mais avec la Niña ce ne sera pas le cas en 2022.

À La Réunion, comme chez nos voisins, la période, qui débute, est inquiétante. Les Mascareignes, les Seychelles ou les Comores ne sont pas confrontés aux graves difficultés de Madagascar, mais le manque d’eau devient une préoccupation commune et récurrente.

À l’île Maurice, on prévoit déjà des coupures d’eau, si les prévisions météorologiques, pour les prochaines semaines, se confirment.

Le sujet était au cœur de la 11ème session du Forum régional sur les prévisions saisonnières de la région sud-ouest de l'océan Indien (SWIOCOF-11) qui s'est tenue aux Seychelles du 19 au 22 septembre 2022, écrit Seychelles News Agency.

Maurice annonce des restrictions

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L’île sœur est confrontée à un déficit d’eau très important. Les spécialistes ont relevé, à la mi-septembre, une réserve de 74 millions de mètres cube. Cela semble énorme et pourtant, c’est insuffisant !

En 2021, à la même date, les stocks étaient de 95 millions de M3. Un an, plus tôt, ils étaient de 75 millions, ce qui avait contraint le ministre des Services publics, en coordination avec la Central Water Authority (CWA), d’interdire le lavage des voitures, des terrasses…

En 2022, la situation s’annonce encore plus tendue et les pluies censées recharger les nappes phréatiques, vont se faire rares. Si les prévisions se confirment les deux prochains mois s’annoncent chauds et secs !

Un camion-citerne trône en Une de L’Express de Maurice, ce vendredi 23 septembre 2022, afin d’illustrer le quotidien de plusieurs quartiers. Avant la fin de l’année, l’eau ne coulera plus aux robinets…

Les Seychelles ne seront pas épargnées

Les effets de la Nina en 2022

Neuf pays participaient à ce forum (Comores, Réunion - département français d'outre-mer - Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Tanzanie, Seychelles et Afrique du Sud). Les spécialistes du climat se sont succédés pour partager leurs analyses.

Tous ont évoqué l’incidence de la Niña. Laurent Labbe, climatologue à Météo-France, a tenté d’alerter ses auditeurs sur les conséquences de ce phénomène : "Les zones qui seront touchées par la baisse des précipitations connaîtront des difficultés en termes de ressources en eau et d'irrigation à des fins agricoles. Les Seychelles, la Tanzanie, le nord du Mozambique et Madagascar seront touchés".

Les Mascareignes devraient connaître une période relativement sèche, mais des pluies sont espérées début 2023.
En attendant, il va falloir faire preuve de résilience, dans l'île sœur comme à La Réunion.

Des stocks insuffisants à Rodrigues

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Les stations de dessalement de l'île Rodrigues sont en panne. Faute de réparation, les gestionnaires des ressources hydriques viennent de lancer un cri d’alarme. La demande en eau quotidienne sur place est de 5 500 mètres cube d’eau, écrivent les spécialistes. Sans apport extérieur le stock sera insuffisant.

L’île Maurice a réagi : "Comme mesures d’urgence, l’Assemblée régionale a accordé un contrat pour la réparation des trois stations de dessalement. Les travaux débutent lundi. Nous espérons produire 15 000 m3 d’eau supplémentaires à la fin des réparations. De plus, il y a des travaux également pour réparer les pompes des nappes phréatiques qui nous fourniront 1 000 mètres cubes d’eau par jour," précise L’Express de Maurice.

Le réseau d’eau potable des Comores s’étend

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L’archipel des Comores semble épargné, pour l’instant, par les effets de la Niña. Ce 9 septembre 2022, les habitants de plusieurs écarts de Moroni sur la Grande Comore se réjouissaient d’avoir enfin accès à l’eau potable au robinet.
Un événement salué par les autorités locales et en présence du Secrétaire général adjoint du ministère de l’Énergie, de l’eau et des Hydrocarbures.

Dans un communiqué, publié par harabizacomores.com  le ministère de l’Énergie souligne l’importance de la préservation de cette "précieuse" ressource.

Une petite phrase qui souligne la prise de conscience générale concernant la fragilité de la ressource.