Madagascar : des candidats à la présidentielle financés par le trafic de bois de rose

Un rapport signale que des candidats à l'élection présidentielle de 2018 et des députés sont les grands bénéficiaires du trafic de bois de rose. Ils permettraient aux acheteurs, principalement de Chine, de passer outre l'interdiction, depuis 2010, d'exporter et de vendre le bois de rose.
La déforestation à Madagascar est due aux brûlis pour l'agriculture, aux vendeurs de charbon de bois, unique ressource pour faire la cuisine dans les villages reculés de la brousse, mais également au trafic de bois de rose. Tous les jours des centaines de mètres cubes de ce bois précieux pour les ébénistes quittent la grande île au mépris de l'interdiction qui frappe ce commerce depuis 2010.  Un rapport de journalistes de la plateforme internationale vient de paraître. Ils expliquent comment et pourquoi ce trafic perdure. 

Un stock de bois de rose découvert au palais présidentiel 
 

En se faisant passer pour des acheteurs potentiels, les enquêteurs ont eu accès à des documents confidentiels sur lesquels apparaissent les noms de plusieurs hauts dignitaires malgaches, dont des politiques candidats à la prochaine échéance électorale qui doit désigner le futur président de la République. Des affirmations qui corroborent les révélations d'ONG et du gouvernement américain qui accusent : "L'administration de la Transition d'avoir vendu du bois de rose illégalement en Chine (...) un grand stock de rondins de bois de rose inexpliqué a été découvert au palais présidentiel à la fin de cette période", nous apprend lexpressmada.com.

Les lampistes sont seuls à être poursuivis

Les journalistes concluent leur enquête en soulignant que les cargaisons de bois de rose, étiquetée vanille de Madagascar, sont exportées par bateau. Une appellation totalement fausse que ne peuvent pas ignorer les manutentionnaires et les transitaires, les seuls à se faire épingler en cas de contrôle. Les commanditaires, qui sont connus, n'ont jamais été inquiétés, pour l'instant.