Le Parc national veut interdire les survols du massif de la Roche-Ecrite, du Grand-Bénare et de Grand-Bassin à moins de 1 000 m de hauteur, ainsi que les déposes et reprises en hélicoptère dans ces espaces, sauf dérogation.
Un projet d’arrêté sur le survol motorisé en cœur de Parc a ainsi été rédigé pour lutter contre les nuisances sonores préjudiciables aux oiseaux endémiques, comme le Tuit-tuit, le Pétrel de Barau et le Pétrel Noir de Bourbon.
Il est soumis à une consultation publique depuis le 11 juillet, et jusqu’au 15 août.
Une "simplification" des arrêtés déjà en vigueur
Le Parc national de La Réunion précise, ce mardi 9 août, à quelques jours de la fin de la consultation, que ce projet d'arrêté reprend en fait le contenu des deux arrêtés existants, pris en 2015, " dans un langage plus lisible pour les usagers aéronautiques ", indique le Parc national de La Réunion. Il apporte également " des modifications pour permettre de mieux préserver certaines espèces d'oiseaux endémiques en danger ", insiste-t-il.
Il rappelle que ce texte ne vise pas à réglementer le survol du cœur du Parc en hélicoptère de manière globale. Cette problématique est " un autre travail ", indique-t-il, " qui doit être fait à l'échelle de l'île dans son ensemble et qui est en cours de construction avec les différents partenaires concernés ".
Le projet d’arrêté concerne également l’interdiction des survols des drones sur plusieurs secteurs du Parc national de La Réunion. Il vise à instaurer des "zones de quiétude", interdisant le survol en drone de 25 secteurs, sauf autorisation dérogatoire. Il s'agit notamment de limiter les conflits d'usage.
Un "harcèlement sonore quotidien"
Pourtant, l’association citoyenne de Saint-Pierre n’est pas du tout convaincue. Son président estime que ce projet d’arrêté continue à protéger " déraisonnablement le business des survols touristiques ".
Selon Gaëtan Hoareau, le texte ne tient pas compte des riverains qui subissent les nuisances sonores, ni de la faune en danger. " Il semble qu’à La Réunion, il n’y a que 3 espèces qui ont le droit de vivre dans la quiétude et le ressourcement ", ajoute-t-il.
Face à l’augmentation du nombre de survols touristiques depuis quelques années, ce projet est " déconnecté de la réalité quotidienne vécue par les Réunionnais ", pour Gaëtan Hoareau. La quiétude de la population n’est pas au centre du projet, estime-t-il, et s’interroge sur l’écoute que prête la direction du Parc national à ses agents, qui sont au contact de la population.
Le boucan sonore, le harcèlement sonore, est quotidien les jours de beau temps.
Gaëtan Hoareau, président de l’association citoyenne de Saint-Pierre
Un projet " à retravailler "
L’association demande donc que le projet soit " retravaillé ", et que la voix des participants à cette consultation soit entendue.
Il est possible de participer à la consultation publique, sur internet ou par courrier, jusqu'au lundi 15 août.