La fin de la première éruption de l’année s’annoncerait-elle ? Malgré la baisse continue de l’intensité du trémor volcanique depuis 3 jours, rien n’est certain. Le magma continue de remonter vers la surface. Le Piton de la Fournaise est entré en éruption le vendredi 9 avril.
Cela fait 3 semaines que le volcan de La Réunion est en éruption. Un spectacle dangereux, devenu relativement confidentiel du fait de la mauvaise météo depuis plus de deux semaines, dont l’observation doit se faire avec la plus grande prudence.
Après 20 jours d’activité, l’éruption se poursuit. Ce jeudi 29 avril, les scientifiques de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise constatent que l’intensité du trémor volcanique, à savoir l’indicateur d’une émission de lave en surface, continue sa décroissance depuis 3 jours.
Une éruption majoritairement en tunnel
Impossible pour les scientifiques d’effectuer une observation directe du site éruptif ce jeudi 29 avril, du fait des très mauvaises conditions météorologiques sur le volcan.
Hier, la Section Aérienne de Gendarmerie et le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne ont pu effectuer un survol du site éruptif le matin. Les deux cônes éruptifs étaient toujours en activité. La majorité de l’activité se fait en tunnel de lave avec peu de coulées visibles en surface.
Pour l’heure, seuls les instruments de mesure permettre de collecter des informations sur l’éruption. Des instruments eux aussi impactés par la météo, 17 capteurs, dont 12 situés dans le secteur Est du volcan, ne sont plus opérationnels du fait du manque d’énergie ou de foudroiements. Il n’y a en effet pas assez d’ensoleillement pour alimenter les panneaux solaires.
Le site éruptif toujours alimenté en magma
Ainsi, sur les dernières 24 heures, aucun séisme n’a été enregistré, deux l’ont été la veille. Si les cônes éruptifs étaient toujours en activité hier, le débit de lave n’a pu être estimé ces derniers jours, du fait des mauvaises conditions.
Malgré tout, les scientifiques n’ont relevé aucune tendance à la déflation ou à l’inflation de l’édifice. Cela pourrait donc suggérer un flux de magma profond entrant dans le réservoir magmatique superficiel équivalent au flux de sortie du réservoir qui alimente le site éruptif.
Les flux de CO2 dans le sol sont toujours en hausse dans le champ lointain, c’est-à-dire dans les secteurs de la Plaine-des-Cafres et de la Plaine-des-Palmistes.
Si le front de coulée demeure figé dans les Grandes Pentes à une centaine de mètres en amont du cratère le Bonnet, la coulée s’est épaissie et s’est élargie avec de nouveaux bras qui sont partis vers le rempart notamment.
20 jours d’éruption
Si l’intensité du trémor volcanique est en baisse, cela ne signifie pas pour autant que la première éruption de l’année touche à sa fin. " Tant qu’il y a du trémor, cela veut dire qu’il y a du magma qui remonte vers la surface, donc que l’éruption se poursuit ", explique Philippe Kowalski, directeur adjoint de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise.
Le volcan est donc toujours en activité, et cette éruption se trouve actuellement dans la moyenne des dernières éruptions du Piton de la Fournaise, établie à une vingtaine de jours, selon le scientifique.
Le volcan est effectivement entré en éruption le vendredi 9 avril, soit il y a 20 jours. Une longue éruption, mais encore loin de battre celle du 15 septembre 2018, qui avait duré 47 jours. Là aussi, la majorité de l’activité se jouait en coulisse, dans des tunnels de lave.
(Re)voir le reportage de Réunion la 1ère.
La plus longue éruption des 100 dernières années du Piton de la Fournaise remonte au 9 mars 1998. Elle avait duré plus de 6 mois.