Plage de l’Ermitage : le projet de végétalisation menacé

Un projet de reboisement de la plage de l’Ermitage a récemment été lancé par la municipalité de Saint-Paul. Seulement, le maire de Saint-Paul semble avoir changé d’avis, remettant en cause la viabilité du dispositif.
 
Des milliers d’arbres doivent être plantés sur une bande de 2 km de long sur la plage de l’Ermitage-les-Bains. Des plantes endémiques ou encore des filaos destinés à protéger le milieu, en ralentissant l’érosion naturelle de la côte, due aux évènements climatiques notamment.
 
 

Un projet pour lutter contre l’érosion


Les espèces ont été choisies d’après une étude très précise, ainsi des lianes seront plantées en haute plage et des espèces pour l’ombrage et le maintien du sable, comme les filaos, le seront en arrière-plage. Une nécessité pour lutter contre l’accélération de l’érosion. "16 mètres d’amplitude au niveau de la plage et 6 mètres de profondeur ont déjà été perdus" selon Valérie Mouchard, responsable du service diversité et paysage à la mairie de Saint-Paul.
 
Outre la revégétalisation, le projet prévoit également de rendre piétonnes les voies d’accès à cette zone et de déporter les parkings en mettant en place un système de navettes et de dépose-marmites pour les pique-niqueurs. 5 médiateurs ont d’ailleurs sillonné la plage à la mi-août pour sensibiliser le public au projet malgré les contraintes qu’il pourrait apporter.
  

Changement de cap


Parce qu’ils craignaient de devoir modifier en profondeur leurs habitudes, des membres du collectif de Défense du Domaine Public Maritime ont donc fait part de leurs inquiétudes au maire de Saint-Paul, lors d’une réunion organisée hier, lundi 3 septembre. Un échange autour de la question des paillotes, au cours duquel le maire s’est engagé à en accélérer la suppression, mais aussi durant lequel la question de la végétalisation a été abordée.

Joseph Sinimalé s’est ainsi engagé à maintenir le projet de revégétalisation de la zone, mais a changé son fusil d’épaule quant à l’accès piéton. Le maire de Saint-Paul a en effet assuré "ne plus rendre piétonnes les voies d’accès" et s’est même engagé à renforcer la création de parkings.
 
 

Le projet sur la sellette ?


Une décision qui a surpris la conseillère municipale élue à la politique de l’environnement de la commune, Virginie Peron, qui porte le projet. Elle regrette en effet de ne pas avoir été informée, ni même invitée à la rencontre. Et pour cause, la décision pourrait avoir d'importantes conséquences.

Selon elle, un tel engagement pourrait faire perdre les fonds européens du Feder et de fait mettre fin au projet de végétalisation. Des marchés ont déjà été passés pour la mise en culture des plantes et envisager une première plantation dans 3 ans sur la plage. Une rencontre avec le collectif de Défense du Domaine Public Maritime doit avoir lieu ce mercredi 5 septembre. Le projet initial sera alors expliqué.


Le reportage de Michelle Bertil et Alexandra Pech.
©Réunion la 1ère