Plaine des Palmistes: de futurs bûcherons en formation dans la forêt de Bélouve

Densifier le tissu économique autour des métiers du bois, c'est l'objectif de la formation de la dizaine de bûcherons dans la forêt de Bélouve. Une première étape d'un plan ambitieux.

Une dizaine de bûcherons en formation dans la forêt de Bélouve à la Plaine des Palmistes. L'objectif est double : gestion environnementale des ressources et valorisation d'une nouvelle filière économique. Une action qui s'intègre dans le Programme Régional de la Forêt et du Bois (PRFB).

Des tronçonneuses, du bois et une équipe de volontaires motivés. Le cadre est posé. Jusqu'au mercredi 24 mars, une dizaine de bûcherons est en formation sur le terrain, dans la forêt de Bélouve à la Plaine des Palmistes. Un théatre grandeur nature pour parfaire une technique dont les bases théoriques ont été enseignées au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles de Saint-Joseph. 

Utilisation d'outils spécialisés. Coordination de travail en équipe. Apprentissage de la gestion des ressources. Acquisition des réflexes de sécurité en forêt. Le programme est dense. Il est réalisé en partenariat avec les techniciens de l'Office National des Forêts et ceux de Pôle Emploi qui ont détecté les futurs bûcherons. 

Le reportage de Delphine Gérard et d'Alix Catherine @Reunionla1ère

Des bûcherons en formation dans la forêt de Bélouve à la Plaine des Palmistes

Des stagiaires qui verront leurs efforts récompensé par un diplôme, le brevet professionnel agricole (BPA) spécialité Travaux Forestiers option Bûcheronnage. De quoi les positionner sur de futurs chantiers, car cette formation est la première pierre posée d'un édifice ambitieux :  le Programme Régional de la Forêt et du Bois (Voir encadré ci-dessous). Un livre vert dédié à la valorisation des ressources dans le cadre d'une dynamisation d'une filière économique. 

Les déchets des forêts pour alimenter les centrales thermiques

La filière bois locale pourrait, d'ici 2023, être utilisée par les centrales électriques à production thermique à la place du charbon d'importation. Soit un potentiel de 30 000 à 50 000 tonnes de matière première fournie par les déchets générés par l'exploitation des 120 000 hectares de forêts privées et publiques du territoire réunionnais. 

L'exploitation des ressources forestières de La Réunion nécessitent la formation de bûcherons, mais également de nombreux autres professionnels comme les conducteurs d'engins ou encore les chefs d'exploitation.

Un enjeu de taille qui necessitera "la création de nouveaux métiers et la mise en place de formations appropriées comme la conduite d'engins forrestiers ou encore de directeurs de travaux et de chefs de chantier..." explique Richardson Naminzo, le directeur du CFPPA et de l'EPLEFA du Lycée Agricole de Saint-Joseph.  

Des pistes de développement et des niches d'emplois potentiels. De quoi suscitter de nouvelles vocations.  

8,5 millions d'euros pour renouveler la forêt réunionnaise

L’Etat, la Région, et le Département se sont penchés sur l’avenir de la forêt à la Réunion.

Et ce qui ressort de cette concertation, c’est d’abord qu’il va falloir inventorier les forêts privées, très mal connues jusqu’à présent.

Les inventorier et contacter leurs propriétaires, ce qui permettra peut-être de développer la production de bois, ce qui est l’un des autres objectifs du plan.

Il va falloir réorganiser la filière, et parvenir à des tarifs de bois qui ne plombent pas les entreprises.

Le probleme c’est que les plantations d’arbres n’ont pas été anticipées et le cryptoméria viendra à manquer à partir de 2045.

Le tamarin on va aussi en manquer. Ce qui est prévu c’est d’ici à 2030, 8 millions et demi d’investissement pour renouveler la forêt réunionnaise.

Il va y avoir une demande en bois pour l’énergie, afin d’alimenter les usines du gol et de bois rouge, mais elles ne savent pas encore à quel prix elles peuvent acheter ce bois, et ça n’aide pas les investisseurs à se lancer.

Une filière bois qui peine aussi à recruter et dès 2021 la Région doit mettre en place un plan de formation.

Et puis la forêt, c’est aussi le tourisme, la vanille ou encore les plantes médicinales.

Des secteurs à valoriser là aussi dans les années à venir.

 

Sophie PERSON