Plan anti-harcèlement scolaire : les syndicats réunionnais sceptiques

Le harcèlement touche un élève sur dix en France.
Le gouvernement a dévoilé hier soir les mesures de son plan de lutte contre le harcèlement scolaire. Cours d’empathie, numéro unique ou encore couvre-feu numérique,... L'Etat demande une mobilisation générale. Mais à La Réunion, l'efficacité de ce plan fait débat dans les rangs des associations de parents d’élèves et des syndicats.

Lucas en janvier, Lindsay en mai, Nicolas en septembre. Une liste bien trop longue déjà. Le harcèlement scolaire est devenu une véritable gangrène de notre société.

La Première Ministre Elisabeth Borne a dévoilé hier soir un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire et dans tous les lieux de vie de l'enfant. Une initiative suite au suicide du jeune Nicolas, il y a trois semaines. L'adolescent de 15 ans, originaire de La Réunion et de la Guadeloupe, était harcelé depuis des mois dans son collège de Poissy.

Aujourd'hui, ce nouveau plan d'action présente un éventail de mesures et il s'articule autour de trois axes : la prévention, la détection et la solution.

Un plan insuffisant 

De son côté, la FCPE reste sceptique quant à la faisabilité de ce plan. Cours d'empathie, confiscation du téléphone, exclusion des réseaux sociaux, a-t-on suffisamment de moyens pour mettre en application toutes ces mesures ?

“On parle d'empathie, on parle de bienveillance, on ne voit pas concrètement comment tout ça va se mettre en place, regrette Daniel Amouny, le président départemental de la FCPE. On est dans un flou, nous avons l’impression que ce gouvernement réagit à l’actualité. Nous avons un plan qui n’est pas finalisé”, rétorque-t-il.

Un coup d’épée dans l’eau ? 

Le gouvernement a pris le problème à bras-le-corps avec un plan prévoyant la prévention, la détection et des solutions. Pour beaucoup, ce plan est une bonne chose mais il accumule des mesures depuis 2018 alors que sur le terrain subsistent de nombreuses incompréhensions et soucis de communication.

La question des numéros uniques fait par exemple beaucoup débat quant à sa gestion. “Le 20 18 et le 30 20 sont deux numéros déjà saturés. Il faudrait pouvoir mettre en place un annuaire avec des professionnels associatifs qui sont formés et qui peuvent aussi accueillir la parole des victimes, explique Audrey Coridon, la référente du collectif « Stop VIF, protégeons nos enfants ».

"On est sur des nouvelles mesures mais a-t-on déjà évalué ce qui a déjà été fait ?”, conclut-elle. Pour rappel, le harcèlement scolaire touche un élève sur dix en France. 

Revoir l'interview d'Audrey Coridon sur Réunion La 1ère :

Plan Anti-Harcèlement scolaire : itw d'Audrey Coridon ©Réunion la 1ère