Plan de désescalade à La Réunion : les discothèques oubliées, une lueur d'espoir le 21 juin

Les boîtes de nuit, vides depuis 15 mois, sont en colère et ne comprennent pas le sort qu’on leur réserve

Hier, la 3ème phase du plan de désescalade des mesures sanitaires est entrée en vigueur à La Réunion. Si les salles de sport ou les restaurants n'ayant pas de terrasse ont pu rouvrir, les discothèques, elles, restent fermées. Une situation qui dure depuis 15 mois à leur grand désarroi. 

A l'arrêt depuis le début de la crise sanitaire, la quinzaine de discothèques disséminées sur le territoire réunionnais ne voient pas le bout du tunnel. La mise en place hier de la phase 3 du plan de désescalade annoncé par le Préfet de La Réunion ne prend pas en compte une ouverture potentielle de ces établissements de loisirs nocturnes accueillant du public. 

Une douche froide pour les professionnels qui voient leurs rideaux baissés depuis 15 mois. En plus de la perte de leur chiffre d'affaire, les gérants de discothèque doivent faire face aux lenteurs administratives pour toucher les aides mises en place par l'Etat. 

Si les structures peuvent bénéficier d'une aide pouvant aller jusqu’à 10 000 euros par mois, ou choisir une allocation représentant 20% du chiffre d’affaire mensuel plafonnée à 200 000 euros par mois, elles regrettent le parcours du combattant qu'il faut effectuer avant de toucher cette manne financière. La procédure doit passer par la Région avant d'être transmis à la Préfecture qui l’enverra ensuite au ministère de l’Intérieur pour étude. 

 

Une lueur d'espoir le 21 juin

Lundi prochain, jour symbolique de la Fête de la Musique, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, recevra les représentants syndicaux des discothèques. Ils discuteront ainsi d'une date de réouverture.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a lui pris les devants et annoncé ce matin, avant le Président de La République, une réouverture des boîtes de nuit dès le 2 juillet mais "avec des conditions spécifiques".

Des conditions qui inquiètent les professionnels du secteur. Notamment en ce qui concerne le protocole sanitaire qui sera imposé aux discothèques ainsi que la jauge qui sera appliquée. Pour le moment, cette dernière est fixée à 65% en cas de réouverture. Pour Christine Rémy, gérante du Pinkananas et vice-présidente de l'UMIH, Union des Métiers de l'Industrie et de l'Hôtellerie, "ce n'est pas vivable". 

Les gérants de discothèque espèrent ainsi que leur réouverture ira de pair avec un protocole sanitaire assoupli, sans port du masque à l'intérieur par exemple, car si la barre est mise trop haut, les fétards noctambules ne feront pas le déplacement. 

Le reportage de Delphine Poudroux et Géraldine Blandin

Covid-19 : le ras-le-bol des boîtes de nuit qui sont toujours fermées