Une quarantaine de personnes sont réunies dans la cour intérieure du commissariat de Malartic, à Saint-Denis. Des fonctionnaires de police, des anonymes venus apporter leur soutien au jeune gardien de la paix réunionnais mis en examen pour homicide volontaire.
Le soir du 24 avril, à Paris, le fonctionnaire fait feu sur un véhicule tuant les deux passagers assis à l'avant et blessant l'homme situé sur la banquette arrière. Le conducteur aurait refusé de se soumettre à un contrôle de police et a foncé sur le fonctionnaire réunionnais. Seul armé, il a a alors répliqué par des tirs de fusil d’assaut.
Une mise en examen incompréhensible
Pour le syndicat Unsa Police et Alliance Police Nationale, à l'origine de ce mouvement de soutien, il n'y a pas de doute à avoir, la légitime défense est criante. Pour eux, la mise en examen pour homicide volontaire est considérée comme problématique car elle met en doute la présomption d'innocence de leur collègue.
"Il y a une incompréhension de notre part par la qualification des faits par la justice. La mise en examen pour homicide volontaire accrédite tout de suite l'intention de tuer à notre collègue. Alors que ce n'est pas ça du tout. Le policier a cherché à défendre ses collègues et à se défendre lui-même d'une attaque extérieure. Le seul moyen qu'il avait de riposter c'était en faisant usage de son arme" souligne Mickaël Hoareau, secrétaire régional UNSA Police.
"Traité comme un délinquant notoire"
Et de poursuivre "ce collègue est traité comme un délinquant notoire alors qu'il a fait son travail. Quand vous voyez les magistrats lui imposer un contrôle judicaire drastique alors que c'est un fonctionnaire de police. Il répondra à toutes les convocations de justice. Mais aujourd'hui, la justice lui interdit d'exercer sa profession. On ne peut même pas le reclasser".
Le reportage de Réunion La 1ère :
"Il faut garder la raison"
Une position qui fait débat au sein de la police et qui a a exacerbé les tensions entre les représentants des gardiens de la paix. Le syndicat Unité SGP Police soutient son collègue mais refuse toute récupération.
Stéphane Lebreton, secrétaire départemental adjoint du syndicat préfère rester prudent "nous sommes biens conscients qu'il y a des élections professionnelles en fin d'année mais il est hors de question notre collègue nous serve de vitrine publicitaire. Au niveau national, contact a été pris avec l'avocat de notre collègue (ndlr Laurent-Franck Liénart) qui nous a dit de vraiment être très prudents car toute prise de position ouverte pourrait lui mettre à dos la machine judiciaire [...] ".
Avocat qui a déclaré à l'AFP : "tout le monde s'excite. Les syndicats de police veulent récupérer ce dossier, moi je dis qu'il faut garder la raison".
Manifestations de soutien dans toute la France
Des policiers se sont mobilisés dans plusieurs villes de l'Hexagone pour soutenir ce jeune policier. Le rassemblement le plus important est prévu à Paris cet après-midi. Une mobilisation place Saint-Michel, à quelques encablures du Pont-Neuf.