Compétence à l'origine exclusive de l’Union européenne, désormais partagée avec les Etats, la Politique Agricole Commune apporte un soutien important aux agriculteurs européens, et donc réunionnais. Elle constitue le premier poste de dépenses de l’UE, soit plus d’un tiers de son budget.
La PAC a pour objectif de renforcer la productivité de l’agriculture en développant le progrès technique et d’assurer la sécurité des approvisionnements ainsi qu’un niveau de vie équitable aux agriculteurs.
L’agriculture au cœur de la campagne électorale des Européennes
Pour la période 2023-2027, la PAC représente 264 milliards d’euros pour l’Europe, mais chaque pays gère les paiements pour les agriculteurs. Des mouvements de colère des agriculteurs se sont produits un peu partout en Europe à la fin 2023 et au début 2024 contre la PAC, en raison des lourdeurs administratives. Il y a notamment eu des retards de paiement.
Le Pacte vert, qui prévoit plus de contraintes écologiques, est également source d’inquiétude pour le monde agricole. A quelques mois des élections européennes, ces mouvements ont positionné l’agriculture au cœur de la campagne électorale pour un moment. On compte 10 millions d’exploitations agricoles en Europe.
Les candidats aux élections européennes en visite dans l’île ne manquent d’ailleurs pas de réserver immanquablement une séquence aux agriculteurs réunionnais dans leur agenda.
Les spécificités réunionnaises
Lancée en 1962, la Politique Agricole Commune est financée par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). A La Réunion, région ultrapériphérique, le FEAGA est décliné différemment avec le programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité, le POSEI.
Pour percevoir les aides, les agriculteurs doivent respecter des normes européennes en matière d’environnement et de sécurité alimentaire. Ces aides sont attribuées en fonction de la surface cultivée, et il existe aussi des indemnités compensatoires de handicaps naturels, ou encore des mesures agri-environnementales et climatiques. L’aide à la tonne de canne livrée bénéficie aux planteurs, l’agriculture biologique prétend également à des subventions.
Les agriculteurs ont jusqu’au 15 mai pour remplir leurs dossiers de demandes. La déclaration pour la PAC est indispensable pour prétendre au fonds de secours calamité agricole.