Affaire du Cap Sacré-Coeur : l'ex-filiale de Casino plaide "l'abus de confiance"

Olivier Hoarau et l'un de ses avocats, Me Sébastien Navarro.
Partie civile au procès pour trafic d'influence dans l'extension du Cap Sacré-Coeur, l'ancienne filiale de Casino ayant participé au versement de 400 000 euros de subventions auprès d'associations portoises considère avoir été victime d'un abus de confiance, mais pas de corruption.

Pas de corruption, mais de l'abus de confiance. C'est la position adoptée par la société Mercialys, ex-filiale du groupe Casino, partie civile au procès pour trafic d'influence dans le projet d'extension du centre commercial du Cap Sacré-Coeur. 


Alors que l'examen des faits s'est achevé au deuxième jour du procès ce jeudi 14 novembre, l'avocat de l'une des sociétés ayant versé pour 400 000 euros de subventions à diverses associations portoises ne s'est pas acharné sur les prévenus.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Procès centre Cap Sacré Coeur-Olivier Hoarau 2ème journée ©Réunion La 1ère

80 000 euros "siphonnés"


"Il n'y a pas de corruption, même si la question est légitime" a plaidé Me Olivier Gutkès, allant sur ce point dans le sens de la défense. Il ne réclame toutefois pas "la relaxe totale", mais demande que les faits soient requalifiés en "abus de confiance" pour près de 80 000 euros de ces subventions qui auraient été "siphonnés".


Dans le viseur de la partie civile : les présidents et trésoriers des associations ayant bénéficié de convention de partenariat comme l'association Zup, Le Port Musculation, ou Sirandane, sans activité depuis des années et à propos desquels la société "se réserve le droit de les poursuivre, et dès la semaine prochaine."

"Pas de pacte corruptif"


Pour l'avocat de Mercialys, "même le magistrat instructeur conclut qu'il n'y a pas de pacte corruptif ou trafic d'influence", alors que les prévenus ont été renvoyés de ces chefs devant le tribunal. Et que le juge, dans son ordonnance, avait souligné que la nouvelle équipe municipale pouvait "exercer un droit de nuisance", et ce "malgré l'impression de l'ancien maire d'avoir "bouclé" le dossier." 
Le magistrat notait néanmoins qu’"une telle décision aurait été lourde de conséquences pour la ville." "Outre les pénalités financières, d'autres projets, et notamment le grand marché, auraient été impactés."

"Tout était signé"


Pour Mercialys en tout cas, "tout était signé" dans ce projet à 74 millions d'euros, et il n'y avait aucune nécessité de verser des pots-de-vin pour qu'il aboutisse.
La partie civile se montre ainsi raccord avec les explications livrées par l'un des personnages-clé de ce dossier, passé hier à la barre. Eric Heinz, directeur régional du développement du groupe Casino poursuivi pour corruption active, s'est présenté comme une victime dans ce dossier.

Réquisitoire et plaidoiries vendredi


L'homme qui clame son innocence estime ainsi avoir été "berné" lorsqu'il a signé des conventions avec certaines associations qui n'étaient plus que "des coquilles vides." Tout au long de l'enquête, Eric Heinz avait plaidé la "naïveté", concédant seulement avoir été "défaillant dans le contrôle des activités de ces associations et l'utilisation des fonds versés."
L'audience se poursuit ce vendredi 15 novembre avec les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense.