Les négociations annuelles obligatoires de la branche réunionnaise du BTP sont au point mort. Agacés par la position de la FRBTP sur la question des salaires, les membres de l’intersyndicale (CFDT, CFE CGC, CFTC, CGTR et FO) ont claqué la porte de la dernière réunion qui a eu lieu ce lundi 4 avril et annoncé ce mardi un mouvement de grève illimitée à compter du lundi 11 avril.
"Au cours de cette dernière réunion, de nouveaux représentants de la FRBTP sont venus et leur comportement était clairement orienté sur une non négociation et un rapport de force", expliquent les syndicats.
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A "l'ultimatum", l'intersyndicale répond par la grève
La fédération leur aurait proposé de signer au plus vite un accord validant une augmentation de salaire de l’ordre de 3,5 % (soit 1,5% pour 2021 et 2% pour 2022) afin de bénéficier de la rétroactivité au 1er janvier 2022.
Un "ultimatum" qui ne passe pour les syndicats qui demandaient au départ 4 % d’augmentation. Déplorant le "ton provocateur" et "la position agressive et fermée" de leurs nouveaux interlocuteurs, l’intersyndicale a donc décidé d’entrer en grève. Des rassemblements sont déjà annoncés le 11 avril au Port devant les locaux de la GTOI et de la SBTPC pour commencer.
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Des salaires bientôt rattrapés par le SMIC
L'intersyndicale estime que la FRBTP doit davantage prendre en compte de l'inflation et de la revalorisation du SMIC. "A l'heure actuelle, sans revalorisations salariales plus conséquentes, les plus petits coefficients de la grille BTP seront rattrapés par le SMIC qui doit augmenté en mai a minima de 2,4%, défendent ses représentants. Nous ne pouvons pas accepter que notre secteur accroisse le nombre de salariés pauvres, qui plus est pour des métiers où le niveau de pénibilité est reconnu".
La FRBTP veut maintenir le dialogue
Interrogé par Réunion La 1ère, Anthony Lebon, le président de la FRBTP, consent qu'"il y a peut-être eu un sujet sur la forme", tout en assurant que la proposition de 3,5% est "une proposition responsable, pesée et pensée sur la base de chiffres factuels et objectifs", soulignant qu'il faut "trouver les bons curseurs entre le pouvoir d'achat de tout un chacun et la compétitivité des entreprises".
Il estime que suivre les demandes de l'intersyndicale conduirait forcément à une hausse des prix dans le secteur. "Nous on n'a pas fermé la porte, on a d'autres curseurs sur lesquels on peut discuter et au contraire on maintient que c'est dans le dialogue qu'il faut trouver des solutions".