Coronavirus: la préfecture fait le point sur la sécurité dans l'enceinte portuaire

Après les débarquements mouvementés et contestés de deux paquebots ce week-end au Port Est, la préfecture réagit et fait le point sur les mesures spécifiques pour faire face au Coronavirus
Les paquebots de croisière ne sont plus les bienvenus à La Réunion. C'est en tout cas le message qu'ont tenté de faire passer une vingtaine de manifestants ce week-end en bloquant et perturbant la sortie des touristes qui souhaitaient visiter l'île.

Les manifestants très actifs sur les réseaux sociaux refusent de voir les passagers de ces bateaux parcourir l’île, et ce dans un climat de peur face à une épidémie potentielle de coronavirus Covid-19. Ils réclament de meilleurs contrôles sanitaires d'autant que l'un de ses paquebots a été refoulé hier lundi à l'île Maurice.Face à cette polémique et la psychose qui entourent l'arrivée de ces bateaux, la préfecture a décide de réagir et détaille les mesures prises face au Coronavirus dans les ports du département. 
 

1er niveau de contrôle : la Déclaration Maritime de Santé renforcée


D’usage, tout navire est tenu de transmettre au contrôle sanitaire aux frontières sa Déclaration Maritime de Santé (DMS), au minimum 48 heures avant son arrivée, pour analyse. En complément, afin de renforcer les contrôles, l’autorité préfectorale a demandé à la capitainerie de se faire communiquer, par tout navire arrivant à La Réunion, une liste mentionnant la date et le lieu d’embarquement des membres d’équipage. En l’absence de contre-indication, l’ARS établit ensuite un document intitulé «Libre pratique», diffusé à l’Autorité portuaire qui autorise l’entrée du navire au port.


2ème niveau de contrôle : vérification des informations


Depuis le déclenchement de l’épidémie de coronavirus, et juste avant l’arrivée du navire, la Capitainerie et le CROSS prennent à nouveau contact avec le commandant de bord pour savoir si la situation sanitaire est inchangée depuis sa première déclaration.
Le commandant de bord a l’obligation d’informer sur la présence ou non à bord de personnes symptomatiques, cette information s’appuyant notamment sur l’analyse des équipes médicales dont sont dotées la majorité des navires de croisière.

Plusieurs options possibles

•    En cas de suspicion de présence de cas de coronavirus, le navire est mis au mouillage dans l’attente d’une inspection par le SAMU 974, en concertation avec le Centre de Consultation Médicale Maritime. Aucun débarquement ne sera donc réalisé. Si le doute est levé, le navire est autorisé à accoster. Si le cas est avéré, le navire reste au mouillage le temps des investigations complémentaires. Selon l’analyse réalisée par le SAMU de la situation, différentes mesures pourront alors être mises en œuvre dont, notamment, le transport direct depuis le navire vers le CHU Nord du sujet, sans passer par le port.
 
•    S’il n’y a pas de personnes symptomatiques à bord, le navire est autorisé à accoster. Une équipe d’agents du contrôle sanitaire aux frontières est mise en place à l’arrivée à la gare maritime afin d’informer les personnes sur l’épidémie. Des documents d’information sont distribués en français, anglais, chinois et italien. Les personnels mobilisés pour cet accueil se tiennent à la disposition des voyageurs pour répondre à leurs interrogations.

Un message sera diffusé, à l’accostage, à l’ensemble des passagers et membres d’équipage tant des navires de commerce que des navires de croisières. Ce message rappellera qu’en application des règlements sanitaires locaux, les personnes en provenance depuis moins de 14 jours des pays dits « à risque » (Chine, Singapour, Corée du Sud, Iran et des provinces d’Italie Lombardie, Vénétie et Emilie-Romagne) ne peuvent pas débarquer du navire et doivent rester dans leur cabine.

Ainsi, une mesure de confinement sera effective avant toute intervention des travailleurs portuaires sur le navire concerné et durant toute la période de présence du navire au Port.