Le commissaire européen à la pêche est en visite dans l’île. Il a répondu à l’invitation du comité régional des pêches qui depuis des années demande à l’Europe la possibilité de subventionner le renouvellement de sa flotte. Ce matin, au Port, il échange avec les acteurs de la filière qui attendent beaucoup de sa venue. “On lui montre la vétusté de nos bateaux, nous attendons de lui une décision politique forte”, souligne Gérard Zitte, président du Comité Régional des Pêches.
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Des aides insuffisantes
Pour la flotte réunionnaise, l’enjeu majeur est le renouvellement du matériel et notamment des bateaux. Un plafond de 30 000 euros d’aides est autorisé par la Commission Européenne, mais il est loin d’être suffisant pour les acteurs de la filière. “On est très loin de ce que nous avait annoncé la Commission Européenne. Nous avions demandé 60% d’aides et a minima 90 000 euros pour chaque bateau afin de se renouveler, explique Ludovic Courtois, secrétaire général du Comité Régional des Pêches. Si nous nous limitions à ces 30 000 euros, nous nous retrouverions à reconstruire et à renouveler des bateaux en petit format, ce qui ne correspond pas à la situation actuelle dans l’Océan Indien”, conclut-il.
Également présent sur place, le député européen Stéphane Bijoux Stéphane Bijoux a insisté sur l’urgence capitale du renouvellement de la flotte réunionnaise. “À La Réunion, il y a aujourd’hui des urgences de sécurité. Nos bateaux sont trop vieux, nos pêcheurs sont en danger à chaque fois qu’ils prennent la mer, constate-t-il. Il faut faire un grand pas en procédant à l’autorisation du renouvellement de la flotte des pêcheurs réunionnais, c’est une urgence absolue pour les poissons péï. Il faut aider les pêcheurs à s’équiper en matériel neuf et plus respectueux de l’environnement”, remarque le député.
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Une procédure longue
De son côté, le commissaire européen à la pêche s’est montré favorable et sensible aux doléances des pêcheurs réunionnais. Mais il annonce qu’il va falloir du temps supplémentaire avant d'obtenir satisfaction. “Il nous faudrait regarder les possibilités de changer les règles au regard des spécificités de l’ensemble des régions, ce qui bien sûr prendra du temps parce que la procédure est longue. Je dois faire une proposition de modification des règles”, indique Virginijus Sinkevicius.
Les pêcheurs réunionnais disposent de trois jours pour convaincre le commissaire européen. Ils espèrent même une annonce au moment de sa conférence de presse, demain matin.