Arrivé vendredi dernier au Port Est de La Réunion, le Navios Lyra, un navire céréalier, est bloqué à quai jusqu'en fin de semaine, conséquence de l'opération "Port mort" lancée ce mardi 14 mars par la CGTR dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
"Il a travaillé tout le week-end pour décharger sa cargaison et anticiper la grève mais malgré cela il n’a pas pu terminer, alors qu'il était censé repartir ce soir", explique Fabrice Brunetti, le commandant de port du Grand Port maritime de La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Trois jours à l'arrêt
Avec la grève des dockers qui doit durer jusqu'au jeudi 16 mars, le bateau ne pourra reprendre son déchargement que dans la journée du vendredi. S'il a dû prolonger son escale, d'autres navires patientent, eux, au large ou dans d'autres grands ports de la zone.
Au cours des dernières semaines, le Port Réunion s'est organisé au rythme des manifestations. Ces mouvements de grève ont un coût que Fabrice Brunetti, qui commande le Grand Port Maritime de La Réunion, estime à environ 200 000 euros en moyenne par jour.
Casse-tête logistique
"Et c'est une estimation pour le port qui ne prend pas en compte l’impact sur les compagnies, les transporteurs et le reste de la chaîne logistique", explique notre interlocuteur. Un coup dur pour le Port Réunion, premier port de l'Outre-mer, quatrième pour le trafic de conteneurs en France.
Aux pertes financières, s'ajoute le casse-tête logistique. Il faut du temps pour résorber le trafic et assurer la gestion des conteneurs. "Il faut compter entre 10 et 11 jours pour absorber chaque semaine de grève avec le traitement des navires les uns après les autres".
Une situation d'autant plus compliquée que des travaux sont en cours depuis la mi-février. L'arrivée des deux nouveaux portiques l'année dernière nécessitent le changement des rails d'origine. Et avec ces opérations qui courent jusqu'à la fin avril, une partie des quais est immobilisée.
Revoir l'interview de Fabrice Brunetti sur Réunion La 1ère :