Policier soupçonné d'avoir rencardé un "caïd" du Port : du sursis et une interdiction d'exercer requis par le parquet

Des policiers à La Réunion (photo d'illustration).
Un policier soupçonné d'avoir divulgué des informations sur une enquête à un "caïd" du Port comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Le parquet a requis une peine de 10 à 12 mois de prison avec sursis à son encontre, ainsi qu'une interdiction d'exercer son métier.

Un policier basé au commissariat du Port a dû s'expliquer ce mardi à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis pour avoir transmis, en septembre 2020, les éléments d'une enquête à un individu pourtant bien connu de la justice.

Le fonctionnaire de police s'est servi d'un faux compte Facebook pour envoyer un message à Steven Morby, un homme au casier judiciaire chargé et qui jouit ainsi d'une certaine réputation dans la cité portuaire.

Un geste"imprudent", selon la défense

Le policier aurait alors indiqué à l'intéressé qu'il était sur le point d'être entendu dans le cadre d'une affaire de violences avec arme survenue au niveau de la ZUP.

"On a affaire à un fonctionnaire de police qui est imprudent et qui sort de son rôle. Pour autant, à mes yeux il ne commet pas une infraction parce qu’il ne le fait pas dans un but malveillant", défend pourtant Me Jean-Jacques Morel, l'avocat du policier mis en cause.

Une faute "déontologique"

Pour le conseil, le policier n'a nullement cherché à entraver l'enquête ou éviter une arrestation. "A aucun moment, il ne va puiser une information dans l’enquête pour le livrer au supposé mis en cause (dans l'affaire de violences, ndlr)", argumente Me Morel.

Pour l'avocat, il s'agirait davantage d'une faute "relevant de la déontologie policière", "une faute disciplinaire" pour laquelle le policier devra d'ailleurs également s'expliquer devant une commission prochainement.

Les réquisitions du parquet

Mais le parquet de Saint-Denis n'a pas la même lecture du dossier et estime que le policier doit être sanctionné sur le plan pénal. Le représentant du ministère public a requis à son encontre une peine de 10 à 12 mois de prison assortie d'une sursis probatoire, ainsi qu'une interdiction de paraître au Port mais aussi d'exercer son métier de policier.

Le parquet a par ailleurs requis quatre mois de prison ferme à l'encontre de Steven Morby. Le tribunal rendra sa décision le 14 décembre prochain.