Que deviennent les bateaux des migrants sri-lankais ?

Les bateaux de pêche ont été sortis de l'eau et entreposé sur un terrain vague.
Dix navires transportant des ressortissants étrangers sont arrivés à La Réunion depuis 2018. Des embarcations à la charge du Grand Port Maritime, qui attend toujours les directives de l’Etat. Désormais inutilisables, leur destruction pourrait être ‘unique solution.

Arrivés du Sri Lanka, avec à leur bord des centaines de personnes à la recherche d’une vie meilleure, ces bateaux sont aujourd’hui à l’abandon au Port.

Les bateaux de pêche ont été sortis de l'eau et entreposé sur un terrain vague.

Des navires sortis de l’eau

Sur dix navires arrivés depuis 2018, un seul a été ramené au pays et restitué à son propriétaire. Un autre de ces bateaux de pêche a été incendié en 2019 dans le port Ouest. Les autres, dont les deux derniers arrivés fin décembre et début janvier, sont à la charge du Grand Port Maritime.

Depuis quelques semaines, sept embarcations ont été sorties de l’eau et reposent, alignées, sur un terrain vague de la zone portuaire. Une autre se trouve sur le terre-plein de réparation navale.

Les bateaux de pêche ont été sortis de l'eau et entreposé sur un terrain vague.

Des embarcations sur le point de sombrer

Sortir de l’eau les navires a coûté plus de 200 000 euros, selon le directeur général adjoint de l’établissement public, Gilles Ham-Chou-Chong, mais il s’agissait d’une urgence pour le port des pêcheurs. Les bateaux présentaient parfois le risque de sombrer dans le port.

Les navires qui étaient dans l’eau présentaient souvent des fuites. Régulièrement, on était obligé de pomper, et cela mobilisait nos équipes, même le week-end et la nuit parfois.

Gilles Ham-Chou-Chong, directeur général adjoint du Grand Port Maritime

Un coût important pour le Grand Port Maritime

Cette opération de dépollution est très coûteuse. Impossible également de continuer à entretenir ces épaves de bateaux, indique Gilles Ham-Chou-Chong : " les remettre en état et surtout aux normes française, c’est un coût supplémentaire ".

Le Grand Port maritime assure encore la surveillance des embarcations sorties de l’eau. Des discussions sont engagées avec l’Etat, " pour voir si des solutions pour leur déconstruction ou leur élimination sont possibles ". 

L’Etat n’a rien décidé

Etant donné les dépenses engendrées, Gilles Ham-Chou-Chong estime que les remettre à l’eau pour les renvoyer dans leur pays présente un risque. Le directeur général adjoint du Grand Port maritime ne voit pas d’autre solution que la destruction de ces bateaux.

Cinq ans après l’arrivée de ces navires sri-lankais à La Réunion, les autorités n’ont toujours rien décidé. La préfecture fait simplement savoir que plusieurs options sont à l’étude.