Le secteur maritime a le souci de l'inclusivité. Milieu traditionnellement très masculin, il cherche à recruter davantage de femmes, d'où cette journée nationale de l'emploi maritime au féminin, baptisée "Les Elles de l'océan Indien", à l'initiative du Cluster maritime français en partenariat avec l'association Elles Bougent.
L'objectif, combattre les préjugés sur la place des femmes dans les métiers de la mer. Car dans les métiers de la mer, on dénombre en France seulement 21% de femmes. A La Réunion, sur 729 marins professionnels par exemple, seulement 36 femmes.
Une rencontre à bord de l'Osiris II
A La Réunion, la Direction de la Mer Sud Océan Indien (DMSOI) a organisé une rencontre ce mardi 23 mai, à bord du patrouilleur des affaires maritimes Osiris II au Port Ouest, réunissant une dizaine de jeunes filles en insertion professionnelle face à une dizaine de professionnelles de la mer, qu'elles exercent dans les secteurs de la pêche, de la protection de l'environnement, de la défense, ou encore du transport maritime.
"Une expérience sociale incroyable"
Parmi ces professionnelles venues encourager plus de filles à se lancer dans des carrières des métiers de la mer, Galadriel Guillén, contrôleuse des pêches. "Je contrôle les navires de pêche qui vont pêcher dans les eaux des Terres australes", explique-t-elle. Sans faire de mystère sur les remarques au quotidien qu'elle reçoit parfois en tant que femme dans cette activité.
"Il faut avoir à l'esprit que c'est un milieu masculin où beaucoup de stéréotypes se confirment. On a beaucoup de réflexions sur le fait qu'on soit une femme. Il ne faut pas oublier que dans les métiers de la mer les femmes portent malheur à bord. Ces réflexions peuvent être lourdes, mais si on les prend à la légère et qu'on part du principe que ce n'est pas forcément méchant ou à prendre personnellement, on côtoie des personnes qui restent très sympathiques. C'est une expérience sociale incroyable".
Galadriel Guillén, contrôleuse des pêches dans les TAAF
Des métiers en mer, mais aussi à terre
Camille Maurin, chargée de mission halieutique et logistique pour les TAAF, souligne aussi qu'il existe des métiers de la mer qui s'exercent également à terre, comme le sien. "A bord des navires forcément, quand on se retrouve la seule femme dans un équipage d'hommes ça peut être difficile à gérer. Mais moi je travaille dans un bureau", explique celle qui s'occupe de la réglementation de la pêche dans les TAAF. "Le but, c'est de montrer que dans le milieu maritime il y a une diversité de métiers importante : des métiers embarqués et des métiers à terre, où c'est peut-être un peu plus facile d'être une femme", rassure-t-elle.
Ne pas hésiter à se renseigner
Quoi qu'il en soit, sur terre ou en mer, si ces carrières dans le domaine maritime intéressent des jeunes filles, elles ne doivent plus hésiter, insiste Camille Maurin. "Si c'est quelque chose qui vous plaît, renseignez-vous, trouvez des personnes et contactez-les, elles sont toujours contentes de parler de leur métier", achève-t-elle.
Reste à savoir, dans ce vaste domaine, quel métier choisir, entre officier de permanence au CROSS, capitaine de pêche ou de marine marchande, controleuse des pêches, scaphandrière, soudeuse de chantier naval, cheffe machine, technicienne polyvalente, pilote... Il y a l'embarras du choix. A La Réunion, selon le Cluster maritime, on compte 10 000 emplois liés à l'économie bleue.