"Même si je ne peux pas courir, je cours quand même, je ne m’arrête pas, malgré la douleur", explique Luciana Preschoux, 32 ans. Originaire du sud-est de Madagascar, elle vit à La Réunion depuis quatre ans et est créatrice de vêtements dans un commerce à Saint-Denis.
Le trail depuis janvier dernier
Cette année, Luciana Preschoux va participer pour la première fois au Grand Raid. Elle a commencé le trail en janvier dernier et prendra le départ de la Mascareignes, la semaine prochaine. Un défi de taille pour cette jeune femme qui souffre d’une maladie chronique depuis l’adolescence.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des douleurs et des séquelles
"Je fais partie de ces femmes qui souffrent d’endométriose, au stade 4, un des plus graves, explique Luciana. La plupart de mes organes ont été touchés, sauf mes poumons". Luciana a découvert sa maladie en 2017. Trois ans plus tard, elle se fait opérer pour la septième fois à La Réunion. Des lésions lui sont retirées, notamment un kyste au niveau du ventre.
Au moment où je me réveille de l’intervention, le médecin m’a annoncé que je n’aurais pas d’enfant et que tous mes organes étaient touchés. Je l’ai très mal vécu.
Luciana
"Le sport atténue ma douleur"
En quelques années, une partie de ses ovaires et ses trompes lui sont retirés. "C’est une maladie qui se guérit pas, on essaye de faire avec", ajoute-elle.
Pour limiter la récidive, des traitements existent. Luciana a décidé de ne pas en prendre pour être plus performante sur les sentiers. Ce choix l’expose à de nouvelles opérations. "Je trouve que le fait de faire du sport atténue ma douleur, assure-t-elle. Et ça me permet de le vivre autrement".
L'efficacité du sport face aux douleurs chroniques
Le trail peut-il aider face à la maladie ? Pour Julie Eggermont, la gynécologue de Luciana, "l’activité physique est un des anti-douleurs les plus efficaces dans les méthodes non médicamenteuses".
"On sait que dans les douleurs chroniques, le sport permet une nette amélioration des douleurs, poursuit Julie Eggermont, gynécologue. Cette patiente gère bien son endométriose et sa douleur. Elle a repris l’activité physique et ça permet à la douleur de prendre moins de place dans sa vie".
Depuis janvier, Luciana multiplie les trails. Elle réussit ainsi à limiter sa douleur, malgré sa présence au quotidien. Pour elle, la récompense serait aujourd’hui de franchir la ligne d’arrivée de sa première Mascareignes.