La Possession : une sexagénaire et sa petite cousine tuées, une troisième victime décédée lors d'une prise d'otage, l'auteur présumé interpellé

Très tôt, vers 6h30, ce samedi 28 octobre, Abraham B., 39 ans, aurait mortellement poignardé sa mère âgée de 69 ans ainsi que sa cousine de cinq ans, dans une habitation du chemin Boeuf Mort, à la Possession.

Une troisième victime décédée, l'auteur présumé interpellé

Lors d'un point presse, vers 10h, à la mairie de La Possession, la procureure de Saint-Denis Véronique Denizot indique qu'une troisième personne a également perdu la vie dans des circonstances que la magistrate n'a pas souhaité précisé.

Selon nos informations, ce troisième décès fait suite à la prise d'otage survenue au sein d'une agence du Crédit Agricole. Lors de cette prise d'otage, sept autres personnes, parmi lesquels un gendarme du GIGN, ont également été blessées. Et c'est donc un seul et même suspect qui est mis en cause dans les deux séries de faits.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Le déroulé tragique des faits

Après le double meurtre du chemin Boeuf Mort, l'auteur présumé des faits a pris sa voiture et aurait alors renversé, à quelques centaines de mètres du domicile, une personne qui faisait son jogging ainsi qu'un scootériste.

Il s'est ensuite rendu dans le centre-ville de La Possession où il a cette fois-ci foncé sur un homme déchargeant sa voiture dans le parking d'un supermarché, aux alentours de 7h. Une troisième victime est blessée au passage. Une quatrième personne est agressée par l'auteur présumé en tentant de porter secours à l'une des précédentes victimes.

Près de 70 gendarmes mobilisés

Il a ensuite repris sa voiture et renversé un autre motard au niveau du rond-point voisin. Il s'est alors retranché dans une agence du Crédit Agricole où il a pris en otage un agent d'entretien. Alertées, les forces de l'ordre ont rapidement bouclé l'ensemble du secteur.

Sur place, près 70 gendarmes ont été mobilisés dont 16 membres du GIGN, le Groupement d'intervention de la gendarmerie, en plus d'une trentaine de sapeurs-pompiers, a indiqué le préfet Jérôme Filippini également présent lors du point presse.

Pour superviser les opérations, un Poste de Commandement de crise a été mis en place dans un local mis à disposition par la commune.

Le suspect blessé, l'agent d'entretien décédé

Sur place aux côtés de la maire Vanessa Miranville, Maxime Fromentin, le 1er adjoint de la commune, nous précisait, vers 9h30, que le forcené avait pu être interpellé après un assaut des hommes du GIGN.

Lors de cet assaut, le forcené a porté un coup de sabre, blessant ainsi un gendarme à la cuisse, mais le suspect a finalement pu être neutralisé après avoir reçu une décharge de taser. "Très légèrement blessé", selon les mots de la procureure, il a ensuite été placé en garde à vue.

Victime également des coups de sabre de l'auteur présumé, l'agent d'entretien n'aura donc pas survécu. La procureure Denizot comptabilise au final trois personnées décédées et six personnes blessées, mais selon nos sources au Sdis, une quinzaine de personnes auraient en réalité été prises en charge tout au long du parcours meurtrier du mis en cause.

Revoir l'intervention de notre journaliste Hermione Razafinarivo sur place :

"L'hypothèse terroriste n'est absolument pas retenue"

Une enquête a été ouverte pour assassinats et tentatives d'assassinats et celle-ci a été confiée à la Section de recherches de Saint-Denis.

"Il n'y a à ce stade aucune motivation terroriste, l'auteur présumé des faits n'est pas connu pour des éléments de radicalisation", a encore précisé la cheffe du parquet de Saint-Denis. "Toutes les hypothèses sont ouvertes mais à ce stade, l'hypothèse terroriste n'est absolument pas retenue".

Revoir l'interview de la procureure Véronique Denizot et du préfet Jérôme Filippini :

Une cellule d'urgence médico-psychologique au CHU Nord

Lors du point presse de ce samedi matin, il a également été précisé qu'une cellule d'ugence médico-psychologique avait été activée au CHU Nord, en complément de la cellule d'écoute et d'appui psychologique proposée à compter de ce samedi après-midi à la mairie de La Possession.

Une zone d’accueil des familles des personnes impliquées a été mise en place à la mairie de la Possession au niveau de la rue Waldeck-Rochet, précise la préfecture.

"On ne pouvait pas s'attendre à une telle violence dans une commune comme La Possession, réagit la maire Vanessa Miranville. Je suis de tout coeur avec les familles des trois victimes".

Revoir la réaction de Vanessa Miranville sur Réunion La 1ère :