Pourquoi des communes acceptent d’ouvrir leurs écoles le 18 mai à La Réunion ?

Le gouvernement demande aux communes d’ouvrir leurs écoles le 18 mai prochain à La Réunion. Face à la crise du coronavirus, des maires refusent d’ouvrir les établissements estimant que les conditions sanitaires sont intenables. D’autres ont décidé d’accepter.
Le 18 mai prochain à La Réunion, les écoles seront ouvertes à Saint-Denis, La Possession, Petite-Ile, l’Entre-Deux, Sainte-Rose et les Avirons. Les maires de ces communes ont annoncé que malgré les difficultés à mettre en place les conditions sanitaires nécessaires à la lutte contre le coronavirus, ils avaient l’intention de tout faire pour ramener les enfants à l’école.

"C’est à nous de garantir que le protocole sanitaire soit respecté, explique Vanessa Miranville. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons pour que les enfants des parents qui le souhaitent soient accueillis à l’école".
 

Adapter les locaux

A La Possession, 20 % des parents souhaitent ramener leurs enfants à l’école et 40 % hésitent et attendent plus d’informations sur les conditions sanitaires. "Nous travaillons sur l’entrée dans l’école, la sortie, et l’organisation de la salle de classe. Un seul enfant par pupitre, 1m à 1m50 de distance entre eux, pareil pour le réfectoire et la cour de récréation", explique Vanessa Miranville.

Regardez ci-dessous son interview sur Réunion La 1ère :
 

Renforcer les équipes

"Nous renforçons les équipes avec celles de d’autres services pour que le focus des semaines à venir soit le retour à l’école des enfants qui décrochent", poursuit Vanessa Miranville. A La Possession, les écoles vont d’abord rouvrir pour les grandes sections, les CP et CM2 pendant quelques jours "pour voir comment ça se passe et s’assurer des bonnes conditions et ensuite les autres niveaux feront leur rentrée". Selon la maire, il est "de son devoir de faire en sorte que l’école reprenne dans de bonnes conditions" le 18 mai.
 

Une rentrée échelonnée 

C’est aussi l’avis du maire de l’Entre-Deux. Dans un communiqué, Bachil Vally estime que "30 % des familles de sa commune sont en faveur d’une rentrée". Dans un communiqué, il estime qu’il y aura 27,5% des effectifs en maternelle et 31 % en élémentaire. Le maire se donne jusqu’au 14 mai pour effectuer un bilan des effectifs prévus par classe, afin d’ajuster les "modalités de réorganisation d’accueil".

Ce mercredi, le maire de l'Entre-Deux précise que "la réouverture des classes le 18 mai va concerner la Grande Section, le CP et le CM2". Les autres niveaux (TPS, PS, MS, CE1, CE2 et CM1) reprendront l'école en juin. Par ailleurs, quatre écoles sur cinq seront ouvertes. Seule l'école Amaryllis restera fermées et ses écoliers seront dispatchés dans d'autres établissements.
 

Des coûts supplémentaires pour les mairies

Lundi dernier, le maire de Saint-Denis, Gilbert Annette expliquait sur Réunion La 1ère : "j’exécute quelque chose (la décision du gouvernement, ndlr) avec difficultés et réticences. Ouvrir les écoles le 18 mai est possible, mais compliqué et ça coute cher. La désinfection quotidienne des locaux et du matériel plusieurs fois par jour a un coût. Le gouvernement n’a pas dit qu’il compenserait ces dépenses".
 

Quelle responsabilité pénale ?

L’inquiétude des maires portent sur le coût de cette rentrée scolaire. Comment pourra-t-il être absorbé par les communes ? "Cette décision du gouvernement nous met à mal, estime aussi Gilbert Annette. Nous réclamons une protection car il y a le problème de la responsabilité pénale pour les maires qui répondent à une injonction du gouvernement". En effet, les maires ne veulent pas être tenus pour responsables si le Covid-19 contamine des enfants dans leurs écoles.