Présidentielle à Madagascar : un élu arrêté et des manifestants blessés

Le face-à-face entre les partisans du Collectif des candidats et les forces de l'ordre a dégénéré, mercredi en fin de matinée. Cet incident s'est produit à proximité du stade des Barea à Mahamasina
Dans une semaine, doit se dérouler le premier tour des élections présidentielles. Mercredi matin, le Collectif de neuf candidats a défilé dans les rues de la capitale. Une manifestation, stoppée par les forces de l’ordre, qui a donné lieu à des échauffourées. Un député a été arrêté et plusieurs manifestants blessés.

Le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar doit avoir lieu, le jeudi 16 novembre 2023, soit dans sept jours. Les électeurs, pourront-ils exercer leur droit de vote librement ? Cette question s’impose à une semaine de ce rendez-vous démocratique, tant la tension est vive.

Mercredi, un peu avant 11h, un énième défilé, du Collectif des candidats qui refuse de participer à ce suffrage, a rapidement tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre aux abords du stade des Bareas.

Le député de la cinquième circonscription d’Antananarivo, Fetra Ralambozafimbololona, a été interpellé et emmené par les forces de l’ordre, précise 2424.mg.

Un dialogue impossible


Cet incident a provoqué la colère des manifestants qui ont jeté des pierres en direction des forces de l’ordre. Les militaires ont immédiatement répondu par des tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. L’un des partisans a été gravement blessé au visage et de nombreux autres ont été touchés par des débris de projectiles aux jambes, voire au niveau du torse.

Plus tôt dans la matinée, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, avait rencontré les membres du Collectif afin de déterminer les contours d’une possible médiation.
La nouvelle des affrontements et de l’arrestation du député a mis fin aux discussions.

La présidente de l’Assemblée a immédiatement demandé la libération du député qui est protégé par son immunité parlementaire, nous apprend Midi-Madagascar.

Plusieurs routes barrées par les manifestants


Vers 13h15, les neuf candidats en compagnie du député, Fetra Ralambozafimbololona, se sont rendus à Mahamasina pour inviter les manifestants présents, à quitter les lieux.

Ce repli n’a pas calmé les esprits. Dans l’après-midi, des partisans du Collectif ont érigé des barrages et brûlé des pneus au milieu de la chaussée de plusieurs quartiers des faubourgs de la capitale. Ces barricades ont contraint les gardes mobiles à intervenir.

Dans la soirée, les membres du Collectif déclaraient leur intention de poursuivre la lutte. Ils précisaient qu’elles ne cesseraient pas tant que leurs revendications ne seraient pas entendues.

C’est dans ce contexte très tendu que s’est achevée cette journée de tension extrême. L’incertitude s’est désormais installée. Il n’est pas évident que le vote du premier tour apaise les tensions, conclut L’Express de Madagascar.