Les électeurs malgaches s’exprimeront, jeudi dans les urnes. C'est à 6h, qu'ouvriront les 27 mille 375 bureaux de vote qui accueilleront plus de 11 millions d’électeurs. À 17h, ce premier tour des élections présidentielles prendra fin et le dépouillement pourra commencer.
Après des mois de tensions et de manifestations, ce résultat permettra-t-il, de mettre un terme aux différends entre les opposants et le gouvernement d’Andry Rajoelina ? Les observateurs, comme les médiateurs, religieux et politiques, craignent que non !
Le moindre accroc au cours de cette journée risque de provoquer des incidents violents. L’Express de Madagascar rappelle que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) fait déjà l’objet de vives critiques.
Deux camps irréconciliables
"Des failles logistiques avaient failli mettre en péril le premier tour du scrutin présidentiel en 2018". En 2023, "dans le contexte de contestation préélectorale actuelle, il est certain que la moindre peccadille sera exacerbée par les détracteurs", d’ailleurs le Collectif des dix candidats a demandé à ses partisans de boycotter ce scrutin.
Ce mardi 14 novembre 2023, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Hajo Andrianainarivelo, Jean-Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka et Auguste Paraina ont défilé pacifiquement dans les rues d’Itaosy (un carrefour d’Antananarivo, la capitale.) à la fin de cette marche, ils ont demandé à leurs électeurs de ne pas participer à cette élection : "Si vous n’allez pas aux urnes, cette élection perdra sa crédibilité, et même si le candidat n°3 (Ndlr : Andry Rajoelina) l’emporte au premier tour, il ne sera pas légitime", écrit Midi-Madagascar.
Le taux d’abstention sera l’un des enjeux
Comme dans de nombreux pays de la planète, à Madagascar, les citoyens ne courent plus vers les bureaux de vote. Leur priorité est de subvenir aux besoins quotidiens d’eux et de leurs enfants. Ils suivent de loin la campagne électorale.
En 2018, le taux d’abstention, au premier tour, était de 46,77% et au second tour de 48,09%. Andry Rajoelina avait été élu président de la République, en obtenant 39 % des suffrages exprimés au premier tour, et un peu plus de 50%, le 20 décembre.
L’opposition compte sur la désaffection des électeurs pour ce rendez-vous, afin de contester le résultat final. Les membres de la plateforme de médiation ont alerté les observateurs du SDAC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et de l’Union européenne du danger qui peut se produire (Ndlr : pour le pays à l’issue du scrutin), nous apprend 2424.mg.