Présidentielles à Madagascar : les médiateurs plaident pour la suspension de l'élection

Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale a présenté le rapport de la plateforme en charge de la médiation entre les différents candidats à la présidence de la République, jeudi en fin de journée. Les sages demandent la suspension du processus électoral.
Le processus électoral, qui doit débuter le 16 novembre 2023, par le premier tour de l’élection présidentielle est de plus en plus remis en question. Jeudi, la présidente de l’Assemblée nationale a plaidé pour la suspension immédiate de la campagne. La plateforme de dialogue et de médiation soutient cette proposition.

La présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, qui dirige la plateforme de dialogue et de médiation politique et œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), tente en vain d’apaiser les tensions entre le Collectif des candidats et le gouvernement transitoire. Après un mois de manifestations quasi quotidiennes et d’affrontements violents entre les partisans des opposants et les forces de l’ordre, elle demande une pause dans le processus électoral.

Les sages de la plateforme ne mâchent pas leurs mots. Ils parlent "d'un marasme électoral" qui justifie une suspension immédiate du processus électoral, écrit L’Express de Madagascar. Le calme revenu, ils demandent à tous les candidats d’aplanir leurs différends et de s’accorder sur un nouveau calendrier.

Une démarche validée par la société civile


Les médiateurs, avant de discuter avec les treize candidats de cette élection présidentielle, ont rencontré des associations de commerçants, syndicales, de la société civile et estudiantine. Tous demandent l’annulation du processus en cours et la reprise du dialogue.

La plateforme, lors de sa conférence de presse a émis des doutes sur la validité et l’intégrité du processus en cours. Les médiateurs estiment que cette pause permettra de "rétablir l’équité et la transparence dans le processus". Les sages demandent également un audit du fichier électoral afin que "l’organisation des élections soit remise aux normes et aux standards internationaux", nous apprend Midi-Madagascar.

Les interventions des forces de l’ordre doivent être plus mesurées


Jeudi, une fois de plus, un élu a été interpellé. Il s’agissait cette fois du député de la 5ème circonscription d’Antananarivo. Malgré son immunité parlementaire, il a été arrêté et emmené de force par les gendarmes. Ce fait divers complète une longue liste d’incidents similaires, d’interventions trop musclées, selon les observateurs qui dénoncent un "usage excessif de la violence contre la population", mais aussi, "l’intimidation, le terrorisme, et les arrestations illégales".

Cette conférence de presse des médiateurs a été largement saluée par le Collectif des candidats qui s’attend à une résolution favorable. Le camp d’Andry Rajoelina, ex-président de la République et candidat à sa succession, demande la poursuite de la campagne et la tenue du scrutin du premier tour le 16 novembre 2023, conclut Madagascar-Tribune.

Les jours passent et une décision, pour ou contre la tenue du scrutin, doit être prise.