Le délibéré de la cour d'appel est tombé ce jeudi 13 avril 2023, dans le procès de Sarah Nergel, seule survivante de cet accident de la route meurtrier survenu à Fleurimont en 2018. Trois passagers du véhicule qu'elle conduisait avaient perdu la vie dans ce drame.
La jeune femme a été condamnée à six ans de prison ferme, et interdiction de repasser le permis pendant 10 ans.
"Les familles peuvent commencer leur deuil"
Pour l'avocat de la partie civile depuis le tout début de cette affaire, Me Georges-André Hoarau, c'est enfin un soulagement pour les familles des trois jeunes décédés. "On ne peut pas parler de triomphalisme, ça reste un drame dans lequel trois jeunes ont perdu la vie. Mais un voile est posé sur cette affaire, et les familles peuvent commencer leur deuil", dit-il ce jeudi. Il est satisfait de cette peine de prison ferme, sans sursis, plus lourde que celle obtenue en première instance. "Elle a six ans de prison ferme pour méditer son comportement à l'audience et face à la famille", réagit l'avocat.
Une peine plus lourde qu'en première instance
Le jeudi 30 mars dernier, le parquet avait requis six ans d'emprisonnement, interdiction de conduire pendant dix ans, et le maintien en détention, à son encontre.
En première instance le 10 février dernier, Sarah Nergel avait été condamnée au tribunal correctionnel à cinq ans de prison, dont un an avec sursis, pour homicide involontaire au terme d'un procès auquel elle n'était pas présente.
Vivant en métropole depuis le drame, elle est de retour sur l'île depuis le mois de février et purge actuellement sa peine au centre pénitentiaire de Domenjod. Le 30 mars dernier, à la cour d'appel, la jeune femme avait demandé sa remise en liberté, laquelle lui a été refusée.
Les faits
L’accident s’est produit en juillet 2018, après une soirée pour fêter le bac. Une sortie de route est à l’origine du drame, l’alcool et la vitesse ont été mis en cause. La voiture avait chuté dans une ravine de Saint-Paul. Sarah Nergel venait alors d'avoir son permis, deux mois auparavant.
En 2019, faute d'éléments sur les circonstances de l'accident qui avait le 7 juillet 2018, couté la vie à trois jeunes gens, le tribunal avait alors demandé un complément d'enquête et renvoyé le procès.
Sarah a toujours contesté être au volant de la Peugeot 406 qui a percuté un mur de béton avant de finir sa course dans un champ en contrebas. La jeune femme s'est réfugiée après le drame dans une forme d'amnésie et se disait victime d'acharnement judiciaire.