Les professionnels de santé réclament des mesures plus strictes pour les voyageurs de la zone Océan Indien

L'inquiétude de la communauté des professionnels de santé de La Réunion. Ils constatent une recrudesence de cas importés de Covid-19 en provenance de la zone Océan Indien. Et ils alertent quant au danger que représente l'arrivée de ces voyageurs dans le département. 
Depuis le déconfinement, la reprise d'activité de l'aéroport Roland Garros se fait progressivement. Cette semaine, 20 rotations Réunion-Paris sont programmées. Depuis le 22 juin, plus besoin de justifier un motif impérieux pour voyager entre la métropole et La Réunion et la capacité des avions n’est plus restreinte. 

Le trafic régional reprend très progressivement. La liaison aérienne entre Mayotte et La Réunion est de nouveau opérationnelle depuis le 24 juin. Des vols commerciaux qui ne sont ouverts qu’aux voyageurs ayant un motif impérieux. Pour le moment, seul un vol hebdomadaire est effectif dans le sens Mayotte-Réunion avec un nombre de passager plafonné 260. Concernant les vols avec les autres îles de la zone océan Indien, comme l'Île Maurice ou encore Madagascar, ils n'ont toujours pas repris. 


Dépistage obligatoire pour les passagers en provenance de Mayotte ?

Mais le corps médical craint une hausse de l'épidémie de Covid-19 dans le département si les vols commerciaux entre Mayotte et La Réunion se poursuivent sans un contrôle sanitaire strict. Pour le Docteur Christine Kowalczyk, présidente de l'Union Régionale des Médecins Libéraux de l'océan Indien " le virus continue de cirucler de manière importante à Mayotte, il faut que les passagers soient obligatoirement testés avant de venir à La Réunion ". 

Une demande partagée par le président de conseil inter régional de l'Ordre des Médecins, Docteur Alain Domercq, " il y a des contrôles sanitaires entre La Réunion et Mayotte mais il faut des dépistages systématiques. Il appartient à la préfecture de donner les moyens aux personnes de se faire dépister en amont. La Réunion reste une île fragile ".

Pour l'heure, les voyageurs au départ de Mayotte vers La Réunion doivent respecter les mêmes modalités que le corridor sanitaire entre La Réunion et l'Hexagone. Ils sont fortement invités à réaliser un test de dépistage au Covid-19 au maximum 72h avant de prendre l'avion pour La Réunion. Si le test est positif, les voyageurs ne sont pas autorisés à embarquer. Si le test est négatif, ils devront s'isoler durant sept jours à leur arrivée dans le département. Pour les passagers n’ayant pas réalisé de test, un isolement strict de 14 jours est maintenu à l’arrivée sur le territoire. 

Ces professionnels ont été entendus hier par la préfecture et auraient obtenus quelques avancées. D'après le le Dr Kowalczyk, dès la semaine prochaine, les passagers au départ de Mayotte devront être soumis à un dépistage obligatoire. Une information qui devrait être annoncée dans les prochaines heures par la préfecture. Ces tests seront ensuite envoyés au CHU de La Réunion pour être analysés, faute d'automates en nombre suffisant à Mayotte.

Le président de conseil inter régional de l'Ordre des Médecins, Docteur Alain Domercq était l'ivité du JT de 12h30 :
 
Dr Alain Domercq : président du conseil interrégional de l'ordre des médecins
 

Un risque sanitaire en provenance de la zone océan Indien 

Le risque principal se situe désormais au niveau du flux d'arrivants venus de la zone Océan Indien où la circulation reste très active.
Si dans une lettre adressée à la Ministre des Outre-mer, les deux organismes de santé précisent que " l'évacuation sanitaire de patients Covid-19 + venant de Mayotte est sécurisée et n'expose ni soignants, ni la population à un risque de transmission ", ils observent un nombre croissant de cas importés hors des circuits identifiés. Et affirment que " ces patients sont hospitalisés ou vus en consultation sans précaution de dépistage avant l'embarquement, ou une sérologie qui peut être négative en cas d'infection avérée (défaut de technique?) et trop souvent à l'arrivée sur notre territoire, il est constaté une absence de consignes en termes de durée d'isolement et de dépistage ".

Pire selon ces professionnels, des rapatriements sanitaires hors Covid, en provenance de Madagascar arriveraient par des avions privés à La Réunion avec un cadrage sanitaire inexistant ou inadapté. Des rapatriements qui passeraient en dehors des radars. Désormais, ils seront étroitement surveillés et devront obligatoirement être autorisés en amont par un établissement de santé, c'est ce que devrait préciser prochainement, la préfecture. 


Corridor sanitaire jusqu'au 10 juillet et après ?

" L'épidémie de Covid-19 n'est pas terminé à La Réunion et personne ne sait ce qui se passera à l'hiver austral en terme de Covid, donc la prudence s'impose ", ce sont les mots du Dr Alain Domercq. La vigilance reste donc de mise. A partir du 6 juillet, 25 rotations Réunion-Paris sont programmées. A l'approche des vacances et de la fin de l'état d'urgence sanitaire prévue le 10 juillet, la communauté des professionels de santé de La Réunion renouvellent leurs préconisations concernant ces voyageurs. Ils réclament ainsi, la réalisation d'un test 72 heures avant le départ, une septaine à l'arrivée dans le département et un test sept jour après.