Nouveau rebondissement dans le projet d'implantation d'un nouveau centre d'enfouissement de déchets ultimes à Sainte-Marie. Une phase d'étude des sols a été entamée sur les 25 hectares du site M5 de Beaufond, il y a quelques jours.
L'actuel site d'enfouissement des déchets de Bel Air à Sainte-Suzanne arrive à saturation d'ici 2028, il faut donc trouver une localisation pour la nouvelle ISDU, l'installation de stockage des déchets ultimes. Une trentaine de sites ont été étudiés et c'est le M5 dans les hauts de Sainte-Marie qui a été retenu par le Sydne, le syndicat mixte de traitement des déchets ménagers du Nord et de l’Est.
Écoutez le reportage de Réunion la 1ère :
"C'est le combat de ma vie !"
Ce jeudi 20 février, Richard Nirlo réaffirme son opposition au projet. Hors de question pour le maire de Sainte-Marie d'accueillir le nouveau centre d'enfouissement de déchets ultimes. Il dénonce un manque de communication, et une "décision opaque et dictatoriale", en l'absence de ses représentants, exclus à l'époque du Sydne.
On exclut les deux représentants de Sainte-Marie qui étaient à la Cinor, on fait les choses sans nous, on décide sans nous !
Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie
"Ça va être le combat de ma vie parce que nous avons vécu l'histoire du Grand Prado, déclare Richard Nirlo. Nous avons eu une station d'épuration avec des nuisances olfactives et sonores", s'énerve le maire.
Il y avait un site prévu sur Sainte-Suzanne, avec une superficie légèrement inférieure à celle de Sainte-Marie, qui avait été validée. Je ne comprends pas qu'on puisse encore nous imposer une ISDU dans notre zone !
Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie
Étude des sols en cours
Depuis une dizaine de jours, une phase d'étude des sols est en cours, car sous les 25 hectares de cannes à sucre, se trouvent des nappes phréatiques. L'objectif est donc d'évaluer l'état de celles-ci.
"Déchets ultimes ne veut pas dire toxiques"
"Ce site a été approuvé à l'unanimité par le comité syndical du Sydne. Ce sont bien les déchets qui proviennent de Sainte-Marie qui arrivent à Sainte-Suzanne, comme ceux des neuf communes du Nord-Est, donc il n'y a pas de déchets toxiques et dangereux", affirme Daniel Alamelou, le président du Sydne. Ce dernier insiste, "déchets ultimes ne veut pas dire déchets dangereux ou toxiques".
Nous allons passer sur une prévision de 75 000 tonnes par an, dans les premières années, pour Beaufond à Sainte-Marie. La chaudière d'Albioma va arriver fin 2026 et va brûler 70 000 tonnes de déchets issus des batteries.
Daniel Alamelou, président du Sydne
Des recours envisagés
L'édile de Sainte-Marie ne compte pas en rester là. "Je vais organiser une consultation citoyenne avec la population, qui devra aussi trancher là-dessus !", annonce Richard Nirlo. Il songe aussi à se rendre au tribunal administratif. "Nous avons déjà fait deux motions au niveau de notre conseil municipal", ajoute le maire.
De son côté, le président du Sydne déclare qu'il "continuera à rencontrer l'ensemble des acteurs politiques de ce projet, comme le préfet au mois de janvier dernier. Les choses avancent, c'est un projet qui ne peut pas s'arrêter", lance-t-il.