Quelle stratégie de lutte contre la délinquance à La Réunion ?

Délinquance à La Réunion. (Photo d'illustration)

Publiée en mars 2020, la nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance a été discutée, ce mercredi 31 mars, au Palais de la Source. Le préfet, le président du Département et le procureur de la République ont discuté d’un plan pour le département.

Comment lutter efficacement contre la délinquance à La Réunion ? Ce mercredi 31 mars, le Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation et de lutte contre les drogues et les dérives sectaires (CDPDR), s’est donc tenu au Palais de la Source.

Il y avait autour de la table, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, le président du Département, Cyrille Melchior, le procureur de la République, Eric Tufféry, mais aussi les forces de l’ordre, les collectivités territoriales et les communes. L’objectif est de lancer un travail de déclinaison départementale de la stratégie nationale de prévention de la délinquance.

Prévention et déclinaison locale

Le CDPDR a pour objectif la prévention de la délinquance, des violences et incivilités de toute nature, des conduites addictives, des dérives sectaires, ainsi que des accidents de la route.

Dans un premier temps, les différents acteurs vont dresser un bilan de l’état de la délinquance dans le département. Ils doivent ensuite réfléchir pour améliorer les politiques de lutte contre la délinquance déjà en place. Enfin, ils devront décliner au niveau local la stratégie nationale de la délinquance 2021-2024, fixée par l’Etat.

Le reportage de Nathalie Rougeau et de Thierry Chenayer

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Quelle stratégie nationale ?  

Cette nouvelle stratégie a été annoncée le 9 mars dernier par le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Des actions prioritaires sont fixées pour les prochaines années avec quatre objectifs.

1/ La prévention de la délinquance des plus jeunes avant l’âge de 12 ans. Pour cela, il faudrait faciliter l’échange d’informations confidentielles pour mieux suivre les jeunes qui risquent de basculer dans la délinquance, mais aussi renforcer leur prise en charge par la mobilisation de tous les leviers de la politique de la ville, du RSMA, du monde économique, sportif et social.

2/ La protection le plus en amont possible des personnes vulnérables, telles que les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les enfants et les femmes victimes de violences. Cette protection passerait par la mise en place de dispositifs de signalement (par exemple pour les maltraitances ou abus faites aux personnes âgées), la formation des professionnels de santé, par le déploiement de moyens itinérants (minibus) pour « aller vers... » ou encore par le développement d’une prise en charge globale des victimes (mise en place de 15 intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie, dépôts de plainte en milieu hospitalier…).

3/ Une implication plus forte de la population dans la prévention de la délinquance. Elle pourrait se faire via des conseils citoyens, les associations de quartier et les marches exploratoires. L’intervention des médiatieurs sera également soutenue par l’État. Des enquêtes sur le sentiment d’insécurité devront également permettre de compléter l’analyse des statistiques de la délinquance.

4/ Une gouvernance rénovée par une adaptation aux territoires, avec la réactivation dans chaque commune, des comités locaux de la prévention de la délinquance.

Lutte contre les addictions au plan local

De plus, pour s’adapter aux caractéristiques de la délinquance à La Réunion, le préfet et les autorités judiciaires veulent ajouter un axe « péi » pour lutter contre les addictions en matière d’alcool et de stupéfiants, véritables fléaux à l’origine tant des violences physiques que de l’insécurité routière.

Vers une adoption en juin

À l’issue de ce CDPDR, un travail collaboratif sera initié entre les services de l’État, l’autorité judiciaire, le Conseil départemental, les sous-préfectures, les municipalités et l’ensemble des acteurs concernés. 

Ensemble, ils devront élaborer le plan local de prévention de la délinquance, qui sera adopté en juin prochain à l’occasion de la prochaine réunion du conseil départemental de la prévention de la délinquance.