Quotas, limitation des jours de sortie en mer : les pêcheurs de loisirs craignent un durcissement de la réglementation

Un collectif de pêcheurs de loisirs de La Réunion vient d'être créé. Quotas de captures, limitation des jours de pêche : ils craignent un durcissement de la réglementation suite à une enquête de la Direction de la Mer Sud Océan Indien.

Ils sont pêcheurs à la gaulette, en apnée, en kayak, ou encore en bateau. Tous sont plaisanciers, amoureux de la mer, mais ils craignent de ne plus pouvoir pratiquer leur activité librement.

Vers un durcissement de la réglementation ?

Les pêcheurs de loisirs étaient une centaine, ce matin, lors d'une conférence de presse, sur le port de Plaisance de Saint-Gilles, ce dimanche 13 février. Un collectif a été créé, car ils craignent un durcissement de la réglementation, avec notamment des quotas de capture ou la limitation des jours de pêche.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Les pêcheurs de loisirs craignent pour leur pratique. Ils étaient une centaine ce matin au port de pêche de Saint-Gilles. Un collectif est créé. Explications

Les résultats d’une enquête de la DMSOI, la Direction de la Mer Sud Océan Indien ont mis le feu aux poudres. Selon les pêcheurs de loisirs, les chiffres sont "aberrants, ne reposent sur aucune donnée scientifique". Ils seraient "une excuse pour durcir la législation".

Une enquête de la DMSOI

"Cette enquête accuse la pêche de loisirs de trop prélever dans le milieu naturel, ce qui est faux !", s'insurge Bertrand de Boisvilliers, coordonnateur du collectif des pêcheurs de loisirs à la Réunion

Selon cette enquête, les plaisanciers seraient 40 000, pêcheraient plus de poissons que la loi ne l’autorise, et ne respecteraient pas leur environnement. "Faux", rétorquent encore les plaisanciers qui assurent être bien moins nombreux en réalité.

"Défendre nos droits", "Assez de règles déjà"

 Présents, ce matin, à Saint-Gilles, ils sont venus de tous les ports de l’île.

"Il ne faut pas juste être sur notre bateau, nous devons défendre nos droits, explique Jérôme, pêcheur à Saint-Joseph. Je m'inquiète surtout de la mise en place de quotas. Un pêcheur qui travaille toute la semaine, sort le week-end pour cinq kilos de poissons et rentre au port, il ne va pas vider la mer. Il faut trouver un compromis. Actuellement, les pêcheurs ne doivent pas dépasser cinq kilos de poissons de fond et un pélagique".

"Cela fait 20 ans que je pêche à La Réunion, explique Joris, pêcheur à Trois-Bassins. Les chiffres de cette enquête sont tronqués, ils disent 800 tonnes annuelles pêchées par les plaisanciers, quelle blague. Aujourd'hui, les plaisanciers subissent déjà assez de règles. Laissez les gens vivre !"

Le collectif regroupant les différents pratiquants s’est constitué pour aller à la rencontre des élus et les sensibiliser à leurs craintes.