Rachat de Vindemia : le groupe Hayot répond à ses concurrents de "l’Alternative réunionnaise"

Les représentants du groupe Hayot ont tenu une conférence de presse, ce mercredi 18 septembre. Ils répondent aux patrons locaux qui ont présenté une "Alternative réunionnaise" au rachat de Vindemia par le Groupe Bernard Hayot.
La bataille fait rage entre les opérateurs de la grande distribution. L’"Alternative réunionnaise" au rachat de Vindémia par le Groupe Bernard Hayot a été présentée lundi dernier par les patrons locaux de Leclerc, Leader Price et System U. Ils s’opposent à ce rachat estimant qu’il se ferait "au détriment des consommateurs". Vindemia est la filiale de Casino et compte les magasins Jumbo et Score à La Réunion.
 

"Affoler la population"

Ce mercredi 17 septembre, lors d’une conférence de presse, les représentants du groupe Hayot ont tenu à réagir. Le directeur de Carrefour, Amaury de Lavigne, accuse les dirigeants de Leader Price, Super U et Leclerc "d'affoler la population". "Leur projet n'est ni fiable ni réalisable", affirme-t-il. "Leclerc n'est, selon nous, pas en mesure d'acheter quoi que ce soit et veut gagner du temps".

Le patron de Carrefour défend son projet de rachat : "sérieux, réfléchi et construit". "Si l'acquisition venait à se faire, nous nous sommes engagés à baisser les prix de 4% dans nos magasins" a répété Amaury de Lavigne. De son côté, Michel Lapeyre, directeur général de GBH dans l’Océan indien, assure qu’il "n'y aura pas de plan social". "Après avoir sondé les employés de Vindémia, une grande majorité sont favorable au rachat de l'enseigne" affirme-t-il.
 
Amaury de Lavigne, directeur général de Carrefour et Michel Lapeyre, directeur général de GBH dans l’océan Indien.
 

"35 ans d’histoire"

Les patrons du groupe Hayot sont revenus sur leur engagement à La Réunion. "Le groupe est présent depuis 1984 avec une boutique Yves Rocher de trois employés à l’époque, rappellent les dirigeants. 35 ans plus tard, il y a 3 000 salariés. Jugez nous sur nos 35 ans d’histoire, pas sur les mots de nos détracteurs !"

Pour le moment, le Groupe Bernard Hayot est en quatrième position, derrière Vindemia, Leclerc, et System U. Avec ce rachat, GBH deviendrait leader de la grande distribution à La Réunion.  La direction du groupe attend désormais les conclusions de l'Autorité de la concurrence.
 

Le projet de rachat du groupe Hayot

Casino a annoncé le 22 juillet dernier qu'il allait céder sa filiale Vindémia au Groupe Bernard Hayot pour 219 millions d'euros. Vindémia dispose d'hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité dans différents territoires d'Outre-mer et notamment dans des territoires de l'océan indien (La Réunion, Madagascar, Mayotte et Maurice). Le Groupe Bernard Hayot, entreprise familiale fondée en 1960, a indiqué qu'elle céderait quatre hypermarchés à la société Make Distribution (partenaire Intermarché) pour "préserver les équilibres concurrentiels à La Réunion", et que sa part de marché serait inférieure à celle de Vindémia aujourd'hui (27% contre 28%). Ce projet suscite l’inquiétude des élus et des acteurs de la grande distribution.
 

L’"Alternative réunionnaise"

Lundi dernier, les patrons locaux sont montés au créneau. Les directeurs de Leclerc, Leader Price et System U ont présenté une "Alternative réunionnaise". Ils craignent que le groupe Hayot ne se retrouve "en position dominante dans le secteur" et veulent donc racheter eux-mêmes la filiale de Casino.

"Depuis un mois et demi, nous sommes contactés par des acteurs industriels, notre proposition les intéresse. Notre seule difficulté sera de choisir quel investisseur pourra reprendre l'activité de Vindemia", affirmait François Caillé, représentant de l'enseigne Leader Price, lundi dernier.

Retrouvez ici le reportage de Réunion La 1ère : 
Vente de Vindémia : l'offre réunionnaise de rachat sur table