Reclassement proposé à La Réunion après la fermeture d’un Franprix à Jussy

Les employés d’un Franprix du Nord de la France, qui doit fermer, viennent de recevoir une proposition de reclassement dans des magasins à Mayotte, La Réunion et Maurice. Trois destinations très éloignées, inconnues, les douze licenciés ont refusé.
Franprix Jussy fait parti du consortium Leader-Price. En cas de fermeture, la loi oblige, les grands groupes à proposer des mesures de reclassement. Comme souvent dans ce genre de situation, les employeurs formulent des offres qu’ils savent inacceptables. L’un des employés licenciés énumère au courrier-Picard les destinations proposées : « Mayotte, Thaïlande, Brésil, île Maurice et île de La Réunion. Personne n’a accepté ».
Dans cet article publié le 26 Février 2016, il est précisé que cette fermeture s’inscrit dans un processus plus large de désertification de la campagne française.
Les petits commerces de proximité, jugés pas ou peu rentable ferment et ne sont pas remplacés. Pire en s’implantant dans ces bourgs, ils ont participé à la disparition de l’épicier, du boucher ou du boulanger…
 
Des mesures de reclassements ubuesques  
 
Cette proposition de reclassement est d’autant plus surprenante qu’elle concerne un département ultramarin ou le chômage est un fléau. Est-il imaginable d’importer de la main d’œuvre de métropole pour occuper des emplois qui sont normalement dévolus aux  Réunionnais ?
Par ailleurs, est-il sérieux de proposer à un Picard de s’installer à La Réunion avec un déménagement à ses frais et une location sur l’île qui risque d’engloutir une partie ou la totalité de son salaire…
Cette fermeture du Franprix de Jussy pose plus généralement la question du sérieux des propositions de reclassement des grands groupes. Ils sont tenus de les formuler, mais serait-il possible de les obliger à les rendre crédibles…