Pas de vote des députés, une nouvelle fois, sur le texte de la réforme des retraites. Ce jeudi 16 mars, le gouvernement Borne a décidé de déclencher l’article 49.3 de la Constitution.
Après le vote du Sénat le matin, de nouveau en faveur de la réforme des retraites, le chef de l’Etat a décidé de recourir à l’article 49.3, permettant d’adopter le texte de loi sans le soumettre au vote de l’Assemblée nationale. La majorité des députés ne semblait en effet pas totalement acquise pour le gouvernement Borne.
Les 4 sénateurs réunionnais ont réaffirmé leur soutien à cette réforme. Michel Dennemont a détaillé ce que le texte apporte comme avancées, selon lui.
L’opposition promet une motion de censure et le RIP
A l’annonce de l’utilisation du 49.3, la Première ministre a été huée, une marseillaise a raisonné dans l’hémicycle, entonnée par une partie les députés de la NUPES. Elisabeth Borne engage de fait la responsabilité de son gouvernement.
Le texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure est déposée d’ici le lendemain, ce que promettent les députés de l’opposition. Elle promet de tout faire pour déclencher le RIP, le Référendum d’Initiative Partagée, suspendant la réforme durant les près de 4 mois à venir. 185 députés doivent d’abord voter en ce sens, puis 5 millions d’électeurs votent également en faveur.
" La bataille va continuer ", promettent les députés réunionnais
La député de La Réunion Karine Lebon dénonce un "déni de démocratie", et estime qu'il "ne doit pas rester sans conséquences".
" Un moment très grave dans le quinquennat d'Emmanuel Macron ", qui vient de prendre fin ce jour, estime le députée de La Réunion Perceval Gaillard. Son collègue Jean-Hugues Ratenon évoque quant à lui un "coup d'Etat démocratique", après l'utilisation du 47.1 pour " contourner la voix du peuple ". " Nous allons continuer la bataille ", promet-il, évoquant la motion de censure qui devrait être prochainement déposée.
L'unique députée de La Réunion qui n'appartient pas à la NUPES, opposée à la réforme des retraites, a réagi d'une simple photo et un commentaire " Ils ont osé le 49.3 ! ", sur les réseaux sociaux.
Un "aveu de faiblesse", une "insulte" et un "mépris", selon l’intersyndicale de La Réunion
Le recours au 49.3 n’est pas une "surprise" pour les syndicats, mais plutôt " un énorme aveu de faiblesse, puisqu’il est évident qu’il n’avait pas de majorité pour faire passer ce texte ", commente Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU et membre de l’intersyndicale de La Réunion.
C’est aussi une insulte et un mépris profond à l’égard des salariés, des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des chômeurs, de tous les précaires de ce pays, et à La Réunion en particulier.
Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU et membre de l’intersyndicale de La Réunion
Les syndicats avaient annoncé qu’en cas d’adoption de la réforme des retraites, la mobilisation des manifestants ne s’arrêterait pas. " Je crois qu’on est à l’aube d’une grave crise sociale ", déclare la secrétaire départementale de la FSU.
Les organisations syndicales restent mobilisées
Après l'annonce de la première ministre, les organisations syndicales, tant au niveau national qu’au niveau local, se sont concertées. Les syndicats réunionnais annoncent qu'une réunion est prévue demain, vendredi 17 mars, pour décider des suites à donner au mouvement.
L’opération "Port Mort" devrait être reconduite demain pour une 4ème journée de mobilisation. Les militants de la CGTR Ports et Docks sont en grève depuis mardi 16 mars.
Dans le Sud, les salariés CGTR de la centrale électrique Albioma ont débrayé ce jeudi. Cette nuit, le quart de nuit sera en grève, laissant la gestion de la centrale aux mains de la direction. Les grévistes se réunissent en Assemblée générale demain matin pour décider de la suite à donner à leur mouvement.